Partant du constat que le phénomène de la maltraitance à enfant n'est pas objectivement connu en raison de la multiplicité des intervenants, de l'existence de nombreux logiciels de gestion sans référence commune et du manque d'études exhaustives concernant les signalements, le ministre délégué à la famille a installé, le 14 janvier, un groupe de travail préparatoire à la création d'un Observatoire national pour l'enfance maltraitée.
Composé de représentants de différents ministères (Justice, Intérieur, Economie, Santé, Jeunesse et Education, Défense et Sport), de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, de l'Assemblée des départements de France, du Service national d'accueil téléphonique pour l'enfance maltraitée, avec Philippe Nogrix son président et Annie Gaudière, sa directrice, de l'Association nationale des directeurs d'action sociale et de santé, de Jean-Louis Sanchez, délégué général de l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (ODAS) et de l'universitaire Paul Durning, ce groupe aura à définir les missions de l'observatoire. Lequel devra, selon Christian Jacob, reconsidérer les circuits de signalement et adopter des modes de traitement des informations permettant un recensement objectif. Et privilégier la recherche en ce domaine pour améliorer la formation des professionnels et diffuser les expériences tant en matière de bientraitance que de bonnes pratiques. Au final, l'objectif est de créer « un nouvel outil de pratique sociale » au service des professionnels de l'enfance permettant également une meilleure prise en charge des situations les plus critiques, et de l'enfance en général.
Après avoir défini précisément ces missions, le groupe devra formuler des propositions concernant le statut juridique de cette instance (association, fondation, groupement d'intérêt scientifique, groupement d'intérêt public, rattachement à un ministère ou à un groupement d'intérêt public existant), sa
composition (représentation des élus, des administrations, des établissements publics, des associations ainsi que des personnes qualifiées) et son organisation (comité d'orientation, moyens humains et financiers).
Ses travaux seront ensuite soumis à un comité interministériel présidé par le Premier ministre qui se prononcera sur les propositions à la fin du premier semestre 2003.