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... et celles des services sociaux intervenant auprès des prostitués

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Certains services sociaux spécialisés intervenant auprès des personnes prostituées, rassemblés au sein du « Groupe province prostitution », font d'ailleurs part, dans un texte commun (1), de leurs inquiétudes vis-à-vis des conséquences du projet sur ces publics.

Premier constat : « La stricte application de la loi actuelle par les forces de l'ordre suffirait à réduire efficacement les nuisances constatées et les troubles à l'ordre public associés à l'activité prostitutionnelle (pollution de la chaussée, nuisances sonores liées aux agressions, aux va-et-vient des clients, aux conflits de territoire, comportements de conduite automobile dangereux, etc.)  ». Le texte du ministre de l'Intérieur, avant même son adoption définitive, a quant à lui déjà eu « des incidences très dommageables » pour les personnes prostituées. A celles-ci, qui « ont en commun, pour un grand nombre d'entre elles, un parcours émaillé de violences », le projet vient « infliger une violence supplémentaire[...], suscitant l'insécurité, l'angoisse, voire un sentiment de panique, en leur imposant la confiscation pure et simple de leur existence sociale et la relégation dans la clandestinité ».

En outre, c'est l'existence même du travail social en direction de ces publics qui est menacée. Celui-ci requiert en effet du temps et de nombreuses rencontres car « un lent cheminement est nécessaire pour amener [les prostitués] à une réflexion sur leur situation et à une élaboration de leur projet de vie ». Or, les difficultés croissantes pour rencontrer les personnes vont empêcher de leur proposer une aide sociale. Le projet « remet en cause les principes de prévention et de veille ainsi que tous les programmes de réduction des risques sanitaires et sociaux mis en place. Il renforce le processus de marginalisation et d'isolement des personnes et augmente les risques d'une dépendance aux réseaux de proxénétisme », soulignent les signataires .

Ces derniers demandent, notamment, que les services sociaux spécialisés (2) disposent des moyens nécessaires « pour mettre en œuvre les programmes d'intervention sociale pour lesquels ils sont missionnés, c'est-à-dire la lutte contre l'exclusion des personnes prostituées, la protection des victimes de la traite des être humains à des fins d'exploitation sexuelle ». Parmi leurs autres revendications, figure « une politique cohérente et déterminée de soutien au développement des actions de prévention, d'accompagnement et d'insertion de ce public spécifique », la mise en place d'un numéro vert pour les personnes prostituées et la prise en compte, dans le traitement local des nuisances liées à la prostitution, « à la fois des nécessités d'ordre public et des situations sociales des personnes concernées ».

Notes

(1)  Signée par l'APUS à Lyon, l'ARS à Marseille, l'Embellie à Avignon, Arcades à Valence, l'ALC-SPRS à Nice, l'ARS-Antigone à Nancy, Le Pas à Dijon, les Amicales du Nid de Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier et Grenoble. Contact : Amicale du Nid : 3, rue Anatole- France - 34000 Montpellier - Tél. 04 67 58 13 93 - E-mail : apus.carre@laposte.fr.

(2)  Seuls 11 départements sont actuellement dotés d'un tel dispositif malgré l'engagement pris par la France il y a plus de 40 ans d'en créer un dans chaque département .

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