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Un patient en psychiatrie sur trois y séjourne depuis plus de un an

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En France, 56 000 personnes sont hospitalisées en psychiatrie, soit 96 pour 100 000 habitants (alors que le taux d'équipement en lits est chiffré à 110 pour 100 000). C'est ce qu'indique une nouvelle exploitation de l'enquête « Handicaps-incapacités-dépendance » (HID) relative aux années 1998 et 2000, publiée par les ministères des Affaires sociales et de la Santé (1).

La pyramide des âges de cette population se révèle très différente de celle de la population générale. Elle est hypertrophiée dans les catégories d'âge de 20 à 59 ans, le taux d'hospitalisation étant très faible chez les moins de 20 ans. Elle est aussi majoritairement masculine (56 %), surtout entre 20 et 39 ans. Les femmes ne redeviennent plus nombreuses qu'au-delà de 60 ans.

La solitude apparaît comme une caractéristique massive des patients : seuls 15 % des plus de 20 ans déclarent vivre en couple (avant l'hospitalisation) et 18 % sont juridiquement mariés ou séparés (contre 56 % dans la population générale). Par contre, la proportion de célibataires atteint 61 % (contre 28 %) et celle des divorcés 12 % (contre 7 %).

Deux personnes hospitalisées en psychiatrie sur trois sont en dehors du marché de l'emploi et seule une sur huit perçoit des revenus issus d'une activité professionnelle. Il est vrai que presque deux patients sur trois ont une incapacité reconnue. Ce taux monte à 75 % parmi les 40-59 ans. 65 % touchent une allocation ou une pension, dont 40 % l'allocation aux adultes handicapés.

De fait, les patients souffrent de nombreuses incapacités : plus d'un sur deux a une mobilité limitée et ne sort pas de l'établissement sans aide, un sur trois n'a pas le droit de sortir. Plus du quart des patients souffrent aussi de limitations intellectuelles et scolaires, un sur cinq ne sait pas lire. Plus du quart des hospitalisés ont également besoin d'une aide pour les gestes de la vie quotidienne (toilette, repas...).

Les amis s'éloignent

L'enquête apporte un nouvel éclairage sur la durée des séjours. 46 % des patients sont hospitalisés depuis moins de trois mois et 64 % depuis moins de un an. Même si, selon ses responsables, les aléas de l'étude ont peut-être diminué la proportion de ces patients en court séjour, il reste une forte minorité de plus d'un tiers des personnes hospitalisées depuis plus de un an et même d'un cinquième depuis plus de cinq ans. La durée de cet épisode apparaît corrélée avec le nombre de limitations dont souffrent les patients. Elle l'est également avec leur lieu de vie antérieur : ceux qui disposaient d'un domicile indépendant (47 %) sont, en moyenne, hospitalisés plus brièvement. Par contre, les patients qui viennent d'un autre établissement (un sur quatre) sont aussi ceux qui restent le plus longtemps en psychiatrie. Ainsi 4 500 personnes ont enchaîné un passage en établissement médico-social et un séjour durable en psychiatrie.

Les trois quarts des personnes hospitalisées ont gardé un contact avec leur famille (contre 90 % en population générale) mais seulement 36 % avec des amis (contre 86 %). Plus les soins sont longs, plus ces relations sociales apparaissent distendues, du fait de l'éloignement mais aussi du cumul de difficultés dont témoigne cette durée.

Notes

(1)  DREES - Etudes et résultats n° 206 - Décembre 2002. Sur l'enquête HID en général, voir ASH n° 2280 du 11-10-02.

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