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Pari gagné aux prud'homales pour les employeurs de l'économie sociale

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11,3 % de l'ensemble des voix du collège employeurs et 34,5 % dans les sections « activités diverses » où elle se présentait : le résultat des élections prud'homales du 11 décembre (1) installe l'Association des employeurs de l'économie sociale (2) comme le « deuxième pôle patronal », se réjouit son vice-président, Frédéric Lefret.
Votre score semble dépasser vos espérances...

34,5 % des suffrages dans les 125 sections où nous présentions des listes et 278 élus alors que nous nous étions fixé un objectif de 150 : le résultat de ces élections constitue effectivement une agréable surprise. Nos électeurs « naturels » se sont bien mobilisés, mais il semble que nous ayons aussi collecté des voix en dehors de notre secteur, bien que cela soit difficile à mesurer. Nous ne connaissons pas la répartition des inscrits entre responsables de grandes entreprises, PME, artisans, professions libérales, représentants des mutuelles et des associations... En tout cas, la participation progresse de quatre points là où nous étions présents. Cela traduit l'attente d'une partie des employeurs qui ne se sentaient pas vraiment représentés par une coalition emmenée par le Medef.

Vos résultats sont-ils homogènes ?

Non, mais le plus petit score est quand même honorable, avec 12 % (bien au-dessus du seuil de remboursement des frais électoraux, fixé à 5 %). Il a été enregistré dans une quadrangulaire, à Bourg-en-Bresse. Seules deux listes n'ont pas eu d'élu. 45 listes ont remporté plus de 40 % des voix et cinq se situent au-dessus des 50 %, à Vire, Amiens, Rennes, Gap et Niort. Je voudrais également signaler le résultat remarquable enregistré à Paris, où quatre listes étaient en présence. Nous avons obtenu 25 % des voix et 23 élus (sur 90).

Le pari d'origine est donc réussi ?

Oui. Nous nous affirmons clairement comme le deuxième pôle patronal en France. Nous avons répondu à un besoin et prouvons que l'économie sociale constitue un secteur à part entière. Dans ce pays cohabitent plusieurs façons d'entreprendre. La nôtre se caractérise par des entreprises de personnes (et non de capitaux) qui cherchent à rendre un service social et non à faire des bénéfices. Nous prétendons que les différents modèles peuvent coexister, et que l'un ne doit pas viser à éliminer l'autre.

Quelle est la prochaine étape ?

Il faut que l'essai soit transformé. Nous avons écrit au ministre des Affaires sociales, François Fillon, pour lui demander audience. Dans l'immédiat, nous voulons être intégrés au Conseil supérieur de la prud'homie, ce qui permettra l'agrément de notre institut de formation, donc le financement de la formation de nos conseillers. Plus globalement, nous prenons date pour la révision des critères de représentativité, figés depuis 1966, pour les organisations d'employeurs comme de salariés. Notre représentativité, nous avons commencé à la prouver avec cette élection. Nous espérons donc pouvoir entrer dans les grandes instances, à commencer par la commission nationale de la négociation collective (3).

Les conseillers élus sont-ils prêts à siéger ?

Bien sûr. Nous n'avons retenu que des candidats motivés et compétents, déjà pratiquants aguerris du code du travail et de nos conventions collectives, et qui s'engageaient - avec l'accord de leurs instances - à remplir leur office et à libérer le temps nécessaire. S'il ne s'était agi que d'aligner des noms sur des listes, nous aurions pu en présenter beaucoup plus ! Nous proposons aux élus une première journée de formation au niveau régional début janvier, puis une seconde, au plan national, fin janvier. Elles seront animées par des conseillers sortants qui partageront leur expérience. Les nouveaux élus vont devoir s'approprier rapidement les procédures et apprendre à travailler ensemble, avec les autres conseillers patronaux et avec les conseillers salariés. Il y a du pain sur la planche. Nous avons cinq ans pour faire nos preuves sur le terrain prud'homal. Propos recueillis par Marie-Jo Maerel

Notes

(1)  Voir ASH n° 2283 du 1-11-02 et ce numéro.

(2)  C/o Unifed : 7/9, rue La Boétie - 75008 Paris - Tél. 01 43 12 19 12.

(3)  Qui est notamment chargée de donner un avis consultatif sur les conventions et accords collectifs.

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