Les divers types d'emplois aidés - le contrat emploi-solidarité (CES), le contrat emploi consolidé (CEC) et le programme « nouveaux services-emplois jeunes » - s'adressent à des publics différents, qui ne manifestent d'ailleurs pas les mêmes attentes à leur entrée dans l'emploi. Expérience faite, ils expriment cependant des opinions convergentes sur plusieurs points essentiels. C'est ce qui ressort d'une étude qualitative sur leurs points de vue menée par un chercheur du CNRS, Bernard Simonin, pour le compte du ministère des Affaires sociales (1).
Au départ, souligne l'expert, les titulaires d'un CES ou d'un CEC ont un fort sentiment de découragement, beaucoup ayant intériorisé l'idée qu'ils seraient « inemployables ». Leurs motivations pour accepter le contrat sont donc avant tout socio-économiques : souhait de ne plus rester chez soi sans rien faire et besoin d'argent. Les emplois-jeunes s'engagent beaucoup plus sur une motivation professionnelle : le poste est jugé a priori intéressant pour acquérir une expérience en fonction de leur projet. Ces différences expliquent sans doute, pour partie, les insatisfactions un peu plus importantes manifestées par les titulaires des emplois-jeunes en matière de contenu de l'activité, d'utilisation de leurs compétences ou de possibilités de formation. Cependant, sauf en ce qui concerne le niveau des rémunérations, jugé trop faible, les personnes en contrat aidé se montrent majoritairement satisfaites ou très satisfaites de leurs conditions d'emploi. Les titulaires des CES et CEC apprécient d'être bien intégrés à l'organisme et d'avoir des tâches proches de celles des autres salariés. Les emplois-jeunes ont souvent conscience, au contraire, que peu de salariés font le même travail qu'eux et ils expriment une forte confiance dans l'utilité de leur fonction pour la collectivité.
Malgré les incertitudes sur leur avenir, la grande majorité des personnes en emploi aidé apprécient son apport dans leur vie quotidienne. Pour huit sur dix, il permet de nouer de nouvelles relations. Pour les titulaires de contrat emploi-solidarité ou consolidé, le deuxième effet positif cité est, dans un cas sur deux, l'amélioration de l'état de santé (ce qui en dit long sur leur état antérieur...). Les emplois-jeunes mettent, eux, plutôt en avant leur entrée dans la société de consommation (achats, sorties et vacances facilités) et l'amélioration de leur situation familiale et de logement.
(1) DARES - Premières synthèses n° 50.2 - Décembre 2002.