Le projet de loi de finances 2003 qui devait être adopté par le Parlement le 18 décembre, devrait rétablir le privilège des bouilleurs de cru en donnant un avantage fiscal aux propriétaires de vignes et d'arbres fruitiers, à la suite d'un amendement parlementaire accepté par le gouvernement (1). D'où la colère de l'Association nationale de prévention de l'alcoolisme, de la Fédération française d'addictologie et de la Société française d'alcoologie (2) qui y voient une atteinte grave à la santé publique.
Un autre motif d'inquiétude concerne la politique du gouvernement en matière de lutte contre la toxicomanie, cette mesure venant « augmenter le flou sur la question de l'intégration de l'alcool parmi les autres drogues ». D'autant que, selon nos informations, Didier Jayle, président de la MILDT aurait été chargé de réfléchir au bien-fondé d'une approche globale de la toxicomanie. Pour les associations, « l'abord de l'ensemble des produits psychoactifs par une démarche globale est la seule manière d'atteindre l'objectif d'une amélioration de la santé et de la sécurité des Français, tant dans le domaine du soin que dans celui de la prévention de l'usage nocif et de la dépendance ». Elle permet en outre d'éviter la banalisation de l'alcool et du tabac par rapport aux drogues illicites .
(1) Il autoriserait la distillation en franchise partielle dans la limite d'une production de dix litres d'alcool par an.
(2) Contact : Alain Morel - FFA : 20, rue Saint-Fiacre - 75002 Paris - Tel. 01 41 41 98 01.