Un appel à la grève a été lancé pour le 20 décembre par le Syndicat national des personnels de l'éducation surveillée (SNPES) -PJJ-FSU (1). Celui-ci entend dénoncer à la fois le volet concernant les mineurs de la loi d'orientation et de programmation sur la justice -comparution immédiate, création de centres fermés et d'établissements pénitentiaires pour les mineurs - et l'intervention permanente des éducateurs PJJ en maison d'arrêt. Autre motif d'inquiétude : « le projet de loi de décentralisation qui envisage la possibilité de transfert de l'assistance éducative et de l'investigation aux conseils généraux ainsi que la mise à disposition des personnels à ces mêmes conseils généraux ». Ces dispositions et ces projets constituent, pour l'organisation, autant d'indices de l' « abandon de la mission éducative de la PJJ et privilégient l'enfermement comme mode de prise en charge des mineurs ».
Fidèle à sa position légaliste, le Syndicat de la protection judiciaire de la jeunesse (SPJJ) -UNSA (2) entend ne pas s'opposer à l'application de mesures « votées par le Parlement, dans le cadre de la République ». Mais il réitère ses inquiétudes sur l'intervention d'éducateurs en détention (3) : « Le risque est grand qu'ils cautionnent, par leur présence, une répression accrue. » Il s'inquiète, lui aussi, des conséquence de la décentralisation de la PJJ, et plus particulièrement du « rattachement, tel qu'évoqué aujourd'hui, de la prise en charge des mesures civiles aux conseils généraux ». D'une façon générale, le SPJJ-UNSA dénonce un « niveau de concertation actuellement très insatisfaisant » au sein de cette administration et « la très mauvaise qualité du dialogue social engagé par le ministère ». Dernière illustration en date : la circulaire du 13 décembre relative à la politique pénale en matière de délinquance des mineurs, émanant de la direction des affaires criminelles et des grâces (voir ce numéro) a été élaborée « sans aucune concertation préalable avec les organisations professionnelles ni même, [selon les informations du syndicat], avec les services de la protection judiciaire de la jeunesse concernés ».
(1) SNPES-PJJ-FSU : 54, rue de l'Arbre-Sec - 75001 Paris - Tél. 01 42 60 11 49.
(2) SPJJ-UNSA : 87 bis, avenue Georges-Gosnat - 94853 Ivry-sur-Seine cedex - Tél. 01 58 46 14 90.
(3) Voir ASH n° 2283 du 1-11-02.