17 200 travailleurs handicapés ont été recrutés en 2000 par les 92 000 établissements de plus de 20 salariés assujettis à l'obligation d'embauche, soit 24 % de plus qu'en 1999. Mais cette progression notable n'a bénéficié que « modérément » aux demandeurs d'emploi handicapés. Le nombre de ces derniers inscrits à l'ANPE a certes baissé de 10 % au cours de la période 1998-2000 mais, dans le même temps, les catégories voisines des manœuvres et des ouvriers spécialisés diminuaient de 20 %.
De plus, avec 219 000 travailleurs handicapés recensés - et 302 000 « unités bénéficiaires », selon un système de calcul qui tient compte de la durée du travail et de l'employabilité -, le taux d'emploi est resté stable à 4,1 %. Ce score ne varie guère selon la taille de l'établissement, par contre il fluctue sensiblement selon les secteurs professionnels. Ainsi, la santé et l'action sociale se distinguent par le taux le plus favorable - 8 %- alors que le plus faible s'établit à 1,5 % dans les services de conseil et d'assistance. Deux variables influent sur ce résultat : la proportion des travailleurs très qualifiés (qui pèse en défaveur du nombre de salariés handicapés) et la fréquence des accidents du travail (qui joue en sens inverse, la construction ou l'industrie, plus touchées, gardant une partie de leurs accidentés).
Les établissements assujettis à l'obligation d'embauche peuvent s'en acquitter par divers moyens. Un sur trois le fait uniquement en recrutant effectivement des salariés handicapés, alors qu'à l'inverse, un autre gros tiers ne compte aucun handicapé dans son effectif.
Parmi les handicapés engagés en 2000, deux sur trois bénéficient d'un contrat à durée indéterminée, ce qui est mieux que la moyenne nationale (qui s'établit à 52 %). En revanche, un sur trois relève d'un temps partiel (un sur deux chez les femmes), soit une proportion deux fois supérieure à celle de l'ensemble des nouvelles recrues. La population des salariés handicapés se caractérise par un âge moyen et une ancienneté élevés, ce qui témoigne d'une plus faible mobilité professionnelle.