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Sida : inégalités dans l'accès aux aides

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Apprécier, du point de vue des patients, la qualité de la prise en charge par le système de soins, mesurer le niveau d'utilisation des différentes formes d'aide, identifier le profil de leurs bénéficiaires et repérer certains besoins non satisfaits : tels étaient les objectifs de l'enquête menée en 2001 par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale auprès des personnes séropositives ou malades du sida suivies à l'hôpital en Ile-de-France et en Provence-Alpes- Côte-d'Azur (PACA). (1), régions qui regroupent à elles seules près de 60 % de la file active des personnes atteintes.

Un public plutôt défavorisé

Cette étude souligne, d'une part, que cette population est globalement plus défavorisée que l'ensemble de la population française. Son niveau d'études est relativement bas : en PACA, par exemple, 57 % des patients n'ont pas dépassé le niveau du collège. La proportion d'actifs, en outre, y est peu élevée, de même que celle des actifs occupés : parmi les personnes séropositives, 55 % ont un emploi en Ile-de-France et 44 % en PACA. « Ces constats généraux recouvrent toutefois des disparités relativement importantes des situations sociales des personnes atteintes », précisent les auteurs, qui relèvent « une corrélation forte entre le mode de contamination et les caractéristiques sociales des patients ». Ceux qui ont été infectés lors de rapports homosexuels apparaissent plus souvent dotés d'un niveau d'études universitaire et d'un revenu plus élevé que les personnes contaminées lors de l'usage de drogues injectables, d'une part, et celles contaminées par voie hétérosexuelle - majoritairement des femmes -, d'autre part. Au sein du premier groupe, plus de 90 %disposent d'un logement indépendant et seulement un sur cinq perçoit l'allocation aux adultes handicapés (AAH), proportions qui, dans le deuxième groupe, passent respectivement à 75 % et 60 %. Quant aux patients du troisième groupe, « beaucoup moins homogène d'un point de vue socio-démographique », ils sont plus de 80 % à disposer d'un logement indépendant et 25 % à recevoir l'AAH.

D'une façon générale, près de 27 % des patients interrogés en Ile-de-France et près de 46 % en PACA déclarent bénéficier de l'AAH ou d'une pension d'invalidité. L'attribution de telles prestations dépend du stade de la maladie. Elles sont par ailleurs plus fréquemment versées aux personnes infectées par l'usage de drogues en intraveineuses et co-infectées par le virus de l'hépatite C, ainsi qu'à celles au très faible niveau d'études, « l'ensemble de ces facteurs constituant des marqueurs d'une situation sociale fragile ». Voilà qui peut expliquer une partie de la « différence sensible de taux d'attribution de prestations handicap- invalidité » entre les deux régions. « Toutes choses égales par ailleurs », l'AAH est plus fréquemment versée en PACA, peut-être en raison d'une politique d'attribution plus souple et/ou d'une situation de l'emploi moins favorable, qui prive plus souvent les patients des revenus issus du travail.

« Le fait d'être entré dans le système d'aide, et plus particulièrement de bénéficier de prestations handicap, semble faciliter l'accès aux autres aides », notent aussi les auteurs. La perception de l'AAH ou d'une pension d'invalidité est ainsi associée très largement au recours à un soutien psychologique régulier ou au bénéfice d'une aide à domicile. Cela peut s'expliquer, « d'une part, par une meilleure connaissance de l'utilisation des différents dispositifs et, d'autre part, par un suivi des dossiers de nature différente pour les personnes reconnues comme handicapées par les administrations ».

Carences dans l'aide à domicile

Quant aux besoins non satisfaits, ils demeurent très importants. 14 % des patients interrogés en Ile-de-France et 17 % en PACA déclarent qu'ils auraient eu besoin d'un soutien psychologique, mais n'ont pu y avoir recours. Ces proportions sont de 7,6 et 7,9 % pour les appartements de coordination thérapeutique. Mais c'est en matière d'aide à domicile que les carences sont les plus évidentes : 15,5 % des patients franciliens et 23 % des malades provençaux n'ont pu y avoir accès alors qu'ils l'auraient désiré (2).

C. G.

Notes

(1)   « Les aides apportées aux personnes atteintes par l'infection à VIH-sida » - Etudes et résultats n° 203 - DREES.

(2)  6,9 % ont cependant pu y avoir recours en Ile-de-France et 11,1 % en PACA.

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