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Sida : les femmes d'Afrique subsaharienne en première ligne

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En 2002, dans le monde, 3,1 millions de personnes sont mortes du sida et 5 autres millions ont contracté le virus, ce qui amène à 42 millions le nombre de porteurs du VIH, selon les chiffres rendus publics le 26 novembre, en prévision de la journée mondiale du sida du 1er décembre, par le programme commun des Nations unies et de l'Organisation mondiale de la santé pour le VIH/sida, Onusida. Les pays en voie de développement continuent à payer le plus lourd tribut à la maladie, en particulier l'Afrique subsaharienne qui a eu, en 2002, à subir 3,5 millions de nouvelles infections et 2,4 millions de morts.

En France aussi, la situation des personnes ayant la nationalité d'un pays d'Afrique subsaharienne apparaît de plus en plus préoccupante. Les données publiées par l'Institut national de veille sanitaire  (InVS)   (1), le 20 novembre, montrent une augmentation de leur proportion parmi l'ensemble des cas de sida : stable autour de 5 %jusqu'en 1995, elle a atteint 12 % en 1998 et 22 % au premier semestre 2002. Sur cette dernière période, elle est même de 41 % des cas liés à une contamination hétérosexuelle. Cette hausse est plus marquée chez les femmes originaires de cette région d'Afrique - dont la part parmi les malades est passée de 20 % en 1998 à 42 % au premier semestre 2002 - que chez les hommes - dont la proportion a progressé de 9 à 16 %.

D'une façon générale, en France, 350 décès liés au sida ont eu lieu au cours des six premiers mois de 2002. Le nombre de nouveaux cas, quant à lui, est stabilisé depuis 1999 à environ 850 par semestre, dont les trois quarts n'ont pas été dépistés ou traités avant le stade de la maladie. Ce statu quo, cependant, « masque des évolutions différentes selon le mode de contamination », précise l'InVS. Parmi les homosexuels et les usagers de drogues, le nombre de nouveaux cas a diminué d'environ 30 % entre 1998 et 2001. Il s'est néanmoins stabilisé sur les trois derniers semestres chez les homosexuels. En revanche, chez les hétérosexuels, le nombre de nouveaux cas s'est accru de presque 10 % entre 1998 et 2001. Au premier semestre 2002, la moitié des cas de sida sont liés à une contamination hétérosexuelle.

« Dans le cadre des cas de sida diagnostiqués suite à des relations hétérosexuelles, la proportion des femmes a régulièrement augmenté depuis 20 ans. 5 hommes pour une femme au début des années 90, 2,8 hommes pour une femme en 2001 », soulignent conjointement de leur côté Act Up, AIDES, le Kiosque Info sida, Sida info service et le Mouvement français pour le planning familial (2). Ces associations regrettent que les femmes - « beaucoup plus exposées » au risque de contamination « en raison de leur anatomie, de leur physiologie, de leurs situations socio-économiques et des normes qui régissent [leurs] rapports » avec les hommes - aient été «  oubliées des campagnes de prévention et des protocoles de recher- che fondamentale ou clinique ».

Elles réitèrent leur demande de « vraies » campagnes nationales d'information en direction des femmes, un soutien financier pour les actions de proximité menées par les associations, la formation des gynécologues à la prévention et à ses outils et au suivi des séropositives, ainsi que la mise en place d'une politique d'incitation à la baisse du prix public du préservatif féminin, actuellement six à dix fois plus cher que son équivalent masculin. Son coût élevé, ainsi que sa quasi-absence des pharmacies et des grandes surfaces, le rendent en effet « très difficilement accessible ». Ce qui « confine les femmes dans un non-accès autonome à des moyens de protection face au VIH et autres infections sexuellement transmissibles ».

De nombreuses discriminations

A la veille de la journée mondiale, ce sont aussi les discriminations que peuvent rencontrer les personnes séropositives dans leur vie privée et sociale qui préoccupent les associations. Selon un sondage réalisé par Sida info service (3), 64 % de ses appelants indiquent « avoir été victimes ou s'être senti victimes de stigmatisation, discrimination ou d'exclusion dans leur vie privée et sociale du fait de leur séropositivité ». Les autres ont préféré garder le secret sur leur état de santé...

C. G.

Notes

(1)  InVS : 12, rue du Val-d'Osne - 94415 Saint-Maurice cedex - Tél. 01 41 79 67 00 - www.invs.sante.fr.

(2)  Contact : MFPF - 4, square Saint-Irénée - 75011 Paris - Tél. 01 48 07 29 10.

(3)  Sida info service : Immeuble Pierre-Kneip - 190, boulevard de Charonne - 75020 Paris - Tél. 01 44 93 16 16.

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