La Cour des comptes européenne a publié un rapport, particulièrement sévère, sur le programme communautaire « Integra » destiné à promouvoir les mesures à destination des personnes exclues du travail (1). L'organe chargé d'inspecter la bonne efficacité des fonds européens estime qu'il est difficile de déterminer dans quelle mesure les projets financés ont été novateurs et susceptibles d'apporter une valeur ajoutée, de promouvoir de nouvelles connaissances sur les moyens de lutter contre l'exclusion de l'emploi. Aucun élément n'atteste, estime le rapport, « que les fonds aient été alloués en particulier à des zones de concentration des groupes cibles, comme les zones urbaines défavorisées ». « Ce qui aurait constitué la façon la plus efficace d'affecter les fonds Integra pour acquérir des connaissances sur les groupes cibles et sur la manière de les intégrer dans le marché de l'emploi. » A la Commission, comme dans les Etats membres, l'expérience acquise et les enseignements tirés n'ont pas fait l'objet d'une évaluation et d'un suivi systématique, cohérents et comparables. Certes, l'initiative Integra a sensibilisé le public au problème des groupes d'exclus. Mais « rien ne permet d'arriver à la conclusion que la diffusion de ces connaissances a été effectivement assurée auprès des responsables politiques ». En revanche, la Cour adresse un satisfecit aux « promoteurs au niveau local ou régional » (c'est-à-dire aux associations et collectivités locales) qui ont assuré leur propre réseau de transmission d'expérience. De manière incidente, l'audit révèle enfin que, début 2002, soit près de deux ans après la fin des actions, le budget attribué aux actions françaises n'avait été qu'à moitié dépensé.
(1) Integra, le quatrième volet de l'initiative communautaire « Emploi » a été lancé en 1996, voir ASH n° 2047 du 25-11-97.