Le ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées estime nécessaire une réforme d'envergure de la sécurité sociale, dont le déficit incombe pour une large part à la branche maladie, afin de faire plus de place aux complémentaires santé (mutuelles, assurances). C'est ce qu'il a déclaré dans une interview au Journal du dimanche parue le 17 novembre.
Bien qu'hostile « à un panier de soins remboursés par la Sécu, comme [...] à la distinction entre “petits” risques (à la charge des complémentaires) et “gros risques” (à la charge de la sécurité sociale) », Jean-François Mattei pense néanmoins que les complémentaires « pourraient proposer des couvertures variables selon la volonté des gens de s'assurer pour tel ou tel risque ». En d'autres termes, il entend revoir l'équilibre actuel entre couverture de base et complémentaire, et invite à « un débat collectif national impliquant les usagers, les professionnels, les syndicats, les mutuelles, etc. », tenant compte de la responsabilisation des patients, du « sortir de la logique du “tout gratuit” », et également d'une refonte de la couverture maladie universelle (CMU). Sur ce dernier point, il réaffirme sa volonté de remédier au « péché originel de la CMU », qui fait qu' « au-delà d'un certain plafond de ressources on n'a aucune aide pour bénéficier d'une mutuelle » (1).
Autant de pistes qui devraient être abordées dans le rapport, attendu pour la fin de l'année, du groupe de travail sur les champs de compétences entre l'assurance de base et l'assurance complémentaire, piloté par Jean-François Chadelat. Le ministre a parallèlement demandé aux partenaires sociaux de lui faire des propositions pour le début de 2003.
(1) Voir ASH n° 2285 du 15-11-02.