Moins d'un schéma départemental d'accueil réalisé sur deux et moins de 3 000 places de stationnement conformes, pour un besoin estimé à plus de 40 000, s'alarme la Ligue des droits de l'Homme (LDH) (1). Face à cette « pénurie, comment s'étonner de la persistance d'occupations irrégulières ? », demande l'association à l'occasion de la réunion, le 18 novembre, de la commission nationale consultative des gens du voyage dont elle est membre. Déplorant le retard pris dans l'application de la loi Besson de juillet 2000 - qui imposait la réalisation de schémas départementaux d'accueil et d'habitat des gens du voyage avant le 1er janvier 2002 et la création des aires de stationnement correspondantes avant la fin de 2003 -, la ligue estime que « les premiers responsables de cette situation sont les communes ». Aucune sanction n'est prévue contre celles qui se mettent en infraction, regrette-t-elle, en jugeant qu'elles installent elles-mêmes un « trouble à l'ordre public ».
La LDH dénonce d'autant plus « l'irresponsabilité et l'inadaptation » des mesures prévues dans le projet de loi sur la sécurité intérieure à l'encontre des gens du voyage, notamment la possibilité de confisquer les moyens de transport, de bloquer des familles et de créer ainsi « des situations inextricables sur le terrain ». Elle demande au gouvernement de mobiliser ses moyens pour faire appliquer la loi Besson et accélérer la création des aires de stationnement. « Chaque nouvelle place offre la possibilité concrète de réduire les occupations sauvages, de scolariser les enfants, de favoriser une véritable insertion, de lutter contre les préjugés et de respecter la liberté de tous les citoyens », conclut-elle.
(1) LDH : 138, rue Marcadet - 75018 Paris - Tél. 01 56 55 51 00.