C'est le début de l' « hiver administratif » qu'a choisi le président du SAMU social de Paris (1) et ancien secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence, Xavier Emmanuelli, pour dénoncer, le 5 novembre, le décalage entre les dispositifs proposés par l'Etat et la réalité de l'exclusion. Celle-ci, a-t-il rappelé, ne doit plus seulement focaliser les attentions durant l'hiver, mais bel et bien être traitée « comme un phénomène structurel ». Aussi demande-t-il que le dispositif de l'urgence sociale fonctionne toute l'année, avec des hébergements « dignes de ce nom et en nombre suffisant avec notamment la création de lits infirmiers », permettant, par exemple, d'assurer certains traitements médicaux simples que les personnes qui retournent dans la rue ne peuvent à l'évidence pas suivre.
Par ailleurs, ce sont de véritables « parcours d'insertion » qu'il faut construire, en distinguant trois phases nécessitant des personnels et des approches différentes : l'urgence, la post-urgence - pour « remettre dans une dynamique d'autonomie » - et l'insertion proprement dite. « Mais ce schéma n'est pas encore conceptualisé et le SAMU social se trouve obligé de gérer l'“urgence itérative” », déplore Xavier Emmanuelli. Lequel demande la création de places dans ces trois domaines d'intervention.
(1) SAMU social de Paris : 35, avenue Courteline - 75012 Paris - Tél. 01 41 74 84 84.