Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité se félicitait en avril de la baisse continue du nombre de titulaires du revenu minimum d'insertion (RMI) au cours du premier trimestre 2002 (1). Trop tôt, visiblement, puisque la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) vient d'annoncer une augmentation de 1 % du nombre d'allocataires au cours des six premiers mois de l'année. Au 30 juin 2002, on en comptait environ 1 084 000, contre 1 073 000 au 31 décembre 2001. Des statistiques (2) qui tombent à point, au moment où le projet de loi de finances pour 2003 actuellement en discussion, anticipant une baisse du nombre de titulaires, prévoit une diminution des crédits consacrés au RMI de près de 200 millions d'euros par rapport à 2002 (3).
La CNAF relève également d'importantes disparités géographiques. Ainsi, en métropole, 3,1 % de la population perçoivent ce minimum social, contre 19 % dans les départements d'outre-mer (DOM). La proportion des bénéficiaires du RMI par rapport à l'ensemble des allocataires des caisses d'allocations familiales (CAF) est de 9,4 % en métropole et de 33,9 % dans les DOM. Mais en métropole aussi les écarts sont importants, allant de 4 % pour la CAF de Laval à près de 18 % pour celle de Marseille. D'une façon générale, les personnes concernées sont les plus nombreuses dans les départements de la Réunion, des Bouches-du-Rhône, du Nord et à Paris.
Le nombre d'allocataires de moins de 30 ans ne cesse de baisser même s'ils représentent encore plus d'un cinquième de l'ensemble. Inversement, les 55-59 ans sont en augmentation : + 3,1 %. Selon la CNAF, cette évolution, constatée uniquement en métropole, « est due, en partie, à l'arrivée dans cette tranche d'âge des générations du baby-boom ». La moitié des titulaires perçoivent le RMI depuis plus de trois ans, 23,2 % depuis moins de un an. 9,4 %sont dans le dispositif depuis au moins dix ans. Six sur dix vivent seuls sans personne à charge.
Enfin, si 56 % des allocataires touchent également une prestation logement, le RMI constitue l'unique ressource financière pour environ un tiers (31,7 %) d'entre eux. Cette dernière proportion a progressé de 2,4 % en six mois.
(1) Voir ASH n° 2261 du 3-05-02.
(2) Diffusées dans le numéro 5 de « L'e-ssentiel », publication électronique de la CNAF, que l'on peut demander à l'adresse suivante :
(3) Voir ASH n° 2279 du 4-10-02.