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Aux urnes, employeurs !

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C'est une première. Le 11 décembre, des employeurs de l'économie sociale seront en tant que tels candidats dans 115 conseils de prud'hommes. Le secteur espère ainsi voir ses conflits jugés par des conseillers qui le connaissent. Il veut également - enjeu de taille - améliorer sa visibilité et commencer à prouver sa représentativité.

L'Association des employeurs de l'économie sociale (1) est satisfaite. Elle espérait constituer 100 listes pour les élec- tions prud'homales du 11 décembre. Elle en présentera 115. La plupart dans la section des « activités diverses ». Avec plus de 900 candidats (dont 200 femmes) et au moins une liste dans tous les départements métropolitains (sauf un :l'Ardèche) ainsi qu'en Martinique.

Soit dans moins de la moitié des 271 conseils implantés sur le territoire ? Robert Baron, son président, le reconnaît : « L'objectif était modeste, mais réaliste, car nous partions de rien. Et nous n'avons eu qu'un an pour nous préparer  [2] . C'est court. » « Mais nous serons présents dans la plupart des grands conseils, là où beaucoup de nos entreprises ont leur siège social et où sont donc jugées les affaires du secteur, ajoute Frédéric Lefret, vice- président de l'association. Les élections étant à la proportionnelle, cela devrait nous permettre d'avoir, partout où nous nous présentons, un ou des conseillers compétents, qui connaissent nos conventions collectives et nos accords d'entreprise, pour juger des conflits et participer à l'élaboration de la jurisprudence. »

Mais ce qui, pour l'heure, satisfait plus encore les responsables de l'association, c'est le travail réalisé en amont pour en arriver là. « Quand nos 25 syndicats d'em- ployeurs, représentant le monde des associations, des coopératives, des mutuelles et des fondations, ont décidé de s'associer, ils n'avaient aucune pratique de travail en commun. Beaucoup s'ignoraient. D'autres avaient partagé des éclats de voix. Il fallait d'abord rechercher un terrain d'entente », explique Robert Baron. Une plate-forme a été définie au niveau national. Toutes les organisations ont constaté leur accord sur des valeurs communes de partage et de solidarité. Avec des entreprises de personnes et non de capitaux, poursuivant un objectif de service et non de bénéfices. « Il fallait ensuite trouver des candidats locaux en nombre suffisant et vérifier qu'ils s'engageaient bien avec un mandat de l'ensemble des 25 syndicats », ajoute Robert Baron. « Les réunions régionales ou locales ont permis des rencontres intéressantes, poursuit Frédéric Lefret. Le secteur sanitaire et social a beaucoup d'instances où se voir, mais il a peu d'occasions de travailler avec des associations sportives ou culturelles, et moins encore avec des mutuelles ou certaines branches de la coopération. Tous savent pourtant qu'ils appartiennent au même monde. » « Ces réunions ont aussi permis à certaines structures de prendre conscience qu'elles devaient réellement se positionner en tant qu'employeurs, pas seulement comme mouvement, commente Robert Baron. Il n'y a pas d'alternative : le secteur compte 750 000 entreprises et em- ploie près de deux millions de salariés. »

Tout cela n'est qu'un début, conviennent aussi les responsables. Il faudra que ces premières connections interréseaux aient des suites, que le travail commun se poursuive dans la durée. « Mais c'est un premier pas important pour que nous ne restions pas que des syndicats de branche, pour que le secteur s'affirme en tant que tel et rappelle qu'il n'existe pas qu'une façon d'entreprendre, que l'économie est plurielle », dit Frédéric Lefret . « Nous ne nous présentons contre personne, mais à notre place. Les pouvoirs publics auront-ils la volonté de rouvrir le dossier de la représentativité ?, demande Robert Baron. La question est posée tant du côté des employeurs que des salariés. Si l'on veut un véritable dialogue social, il faut que tout le monde soit autour de la table. »

Reste une étape à franchir : avoir des élus. « Il faut que les inscrits prennent le temps d'aller voter ou de le faire par correspondance », insiste Robert Baron. Aux dernières élections, en 1997, la participation dans le collège employeurs avait été encore plus mauvaise que du côté des salariés :19 %.

Marie-Jo Maerel

Notes

(1)  Constituée en juillet 2002, l'association rassemble le Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (GEMA), l'Union nationale des associations de soins et services à domicile (Unassad), l'Union des fédérations et syndicats nationaux d'employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire, médico-social et social (Unifed) et l'Union de syndicats et groupements d'employeurs représentatifs de l'économie sociale (Usgeres)  - C/o Unifed : 7/9, rue La Boétie - 75008 Paris - Tél. 01 43 12 19 12.

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