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Une déontologie pour les associations

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Le congrès de l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (Unapei) (1) examine, le 5 octobre, deux projets de charte portant l'une sur l'éthique et la déontologie des associations, l'autre sur la participation et l'accompagnement de la personne handicapée. Le président, Régis Devoldère, souligne la portée de ces « documents de référence ».
Pourquoi adopter maintenant une charte déontologique ?

Parce qu'il est bon que, de temps en temps, nous réfléchissions à nos principes de fonctionnement et au socle de valeurs auxquelles adhèrent les associations membres de notre union. L'actualité nous a aussi conduit à préciser nos règles sur certains points. Par exemple, face aux propositions du Conseil national de la vie associative de faire évoluer le statut des responsables associatifs, nous réaffirmons que les dirigeants élus de nos associations ne sauraient agir que de manière bénévole, sans pouvoir tirer salaire ni profit de cette activité. Nous spécifions aussi les modalités de règlement des difficultés internes qui pourraient surgir- aucune société humaine n'étant à l'abri de conflits ou de dérives. Plus généralement, nous rappelons les voies d'un bon fonctionnement démocratique et ce qui me semble avant tout des règles de bon sens : indépendance et neutralité sur les plans politique, syndical et confessionnel, incompatibilité entre mandat associatif et responsabilité dans les organismes de tarification et de contrôle, interdiction d'embaucher de proches parents des dirigeants élus et salariés, fonctionnement collégial, délégations claires données aux cadres évitant qu'ils ne deviennent dirigeants de fait, ouverture des établissements et services à tous, attribution prioritaire des places aux plus anciens demandeurs et aux plus démunis, devoir de bientraitance, etc.

Vous, « parents et amis », avez négocié le deuxième texte avec des handicapés eux-mêmes ?

Depuis deux ans, nous réfléchissons aux moyens de répondre au désir des personnes handicapées intellectuelles - comme elles ont choisi elles-mêmes de se désigner - de se faire reconnaître et de s'exprimer. Elles nous disent en clair : « Nous avons besoin de vous, mais aussi écoutez-nous ! » Une cinquantaine d'entre elles vont fonder, le 5 octobre également, l'association « Nous aussi »   (2). C'est avec son bureau provisoire que nous avons discuté du texte de cette « charte de la participation et de l'accompagnement de la personne handicapée intellectuelle ». Nous actons le souhait de nos interlocuteurs de voir mettre « en avant leurs capacités et leurs compétences plutôt que leurs déficiences ». Nous nous engageons à les associer systématiquement à la conception et à la mise en œuvre de leur projet individuel et à faciliter leur prise de parole par tous les moyens, y compris par les nouvelles technologies. Et cela malgré les difficultés que l'on imagine, et en nous gardant de trop faciles manipulations. Pour les « parents et amis », la démarche n'a pas été simple, mais les mentalités évoluent et je crois qu'elle rencontre maintenant moins de réticences.

Comment réagissez-vous à la promotion de Patrick Gohet ?

C'est un spécialiste connaissant les dossiers à fond - et un représentant de la société civile - qui est nommé délégué interministériel aux personnes handicapées, et nous nous en réjouissons. Cela représente une chance pour le monde des handicapés. Et la reconnaissance, outre ses capacités personnelles, que l'Unapei - et le Comité d'entente interassociatif - sont une bonne école de formation !Après ses 15 ans à la direction générale, notre union va devoir tourner une page, mais l'action continue.

Revendiquez-vous toujours la prise en charge éducative des 10 000 enfants sans solution ?

Naturellement ! Nous saluons, bien sûr, la priorité accordée par le président de la République à l'amélioration du sort des personnes handicapées et notons qu'elle a été inscrite dans le discours de politique générale du Premier ministre. Le budget 2003 donne également un signe positif. Mais sachant ce qui reste à faire, cela demeure insuffisant. Nous attendons aussi de l'Etat qu'il garantisse l'équité et une égalité de traitement - qui n'existe pas actuellement - que l'on vive au Nord ou au Sud, dans un département riche ou pauvre. Propos recueillis par Marie-Jo Maerel

Notes

(1)  Unapei : 15, rue Coysevox - 75876 Paris cedex 18 - Tél. 01 44 85 50 50.

(2)  Voir ASH n° 2248 du 1-02-02. Même adresse que l'Unapei.

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