Sur les 2 500 auxiliaires de vi e scolaire qu'emploient nos associations, 80 % le sont grâce au dispositif des emplois-jeunes », affirme Marie-Christine Philbert, présidente de la Fédération nationale pour l'accompagnement scolaire des élèves présentant un handicap (Fnaseph) (1). Les plus anciens, recrutés en 1998, voient leur contrat se terminer en 2003 et nous n'avons pas, à l'heure actuelle, de solution pour pérenniser leur emploi (2). Nous avons pourtant fait la preuve que le service offert correspond à un réel besoin. Il permet d'apporter un accompagnement individuel à 3 500 élèves de tous âges et de tous handicaps, qui peuvent ainsi être scolarisés en milieu ordinaire, ce qui constitue - quand elle est possible - la meilleure solution pour tout le monde, y compris pour les finances publiques. »
Pour alerter l'opinion sur cette situation inquiétante et se rappeler à l'attention des pouvoirs publics, la Fnaseph appelle à un rassemblement national, le 29 septembre à Paris. Si son premier objectif est de pérenniser les emplois existants, beaucoup d'associations ont un souci plus immédiat encore : assurer les salaires en 2002. Le financement des 1 000 postes lancés en 2001 par Ségolène Royal (3) n'était, semble-t-il, pas totalement assuré pour l'exercice 2002. Sans parler des 1 000 postes supplémentaires annoncés pour la rentrée 2002 (4). Qu'en sera-t-il des 500 créations espérées par la nouvelle secrétaire d'Etat, Marie-Thérèse Boisseau ? « Sur le terrain, nous sommes dans une grande incertitude, témoigne Marie-Christine Philbert. Mon association (dans l'Aisne) et quelques autres ont vu la quote-part salariale de leurs emplois-jeunes (20 %) prise en charge jusqu'en décembre 2001, et rien depuis ! Dans certains départements, les six premiers mois 2002 ont été payés pendant l'été, mais la suite n'est pas assurée. » Des créations de postes acceptées au printemps par la direction départementale des affaires sociales du Val-d'Oise ont été annulées le lendemain même de la rentrée. « Pour poursuivre notre action, nous avons donc besoin de garanties quant au statut des personnes mais aussi quant aux durées de financement », indique la fédération.
Sans compter qu'il faut, outre les salaires, pourvoir aussi aux frais de déplacement et de formation des auxiliaires et aux moyens d'encadrement et de fonctionnement des associations, toutes choses pour lesquelles elles ont dû se « débrouiller » jusqu'à présent. Dans l'Aisne, l'association a obtenu du conseil général une prise en charge des vacations d'un psychologue auprès des auxiliaires, parfois confrontés à des cas lourds comme ceux de jeunes myopathes dont l'état de santé se dégrade.
Le souci d'inscrire dans la durée et de professionnaliser les interventions s'est traduit par la mise au point, en février dernier - avec le Comité d'entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés -, d'un référentiel de l'emploi d'auxiliaire de vie scolaire. « Des associations ont aussi engagé leurs emplois-jeunes, avec l'aide de leur conseil régional et des collecteurs de la formation professionnelle, dans des formations diplômantes de moniteur-éducateur ou d'aide médico-psychologique, selon les ressources locales, précise encore Marie-Christine Philbert. Il ne faudrait pas casser cette dynamique. »
Elle espère donc que le secrétariat d'Etat aura les moyens d'aller au-delà de la « bonne écoute » manifestée jusqu'à présent. Pour concrétiser la « priorité nationale » accordée aux personnes handicapées, la Fnaseph veut voir le service offert par les auxiliaires de vie scolaire pérennisé, généralisé à l'ensemble du territoire -des associations ne sont encore implantées que dans 65 départements (5) - et développé à hauteur des besoins.
M.-J.M.
(1) Fnaseph : 84/100, rue du Miroir - 72100 Le Mans - Tél. 02 43 16 10 39.
(2) En annonçant la disparition progressive des emplois- jeunes, François Fillon a indiqué qu'il entendait soutenir certaines activités associatives, mais sans autre précision à ce jour. Voir ASH n° 2273 du 23-08-02.
(3) Dont 583 postes attribués aux associations, les autres relevant de l'Education nationale. Voir ASH n° 2224 du 20-07-01.
(4) Voir ASH n° 2251 du 22-02-02.
(5) Un dispositif unique est créé dans chaque département. Il est géré soit par un regroupement associatif, soit par un gestionnaire unique soutenu par un comité de pilotage interassociatif.