Précarité des personnels et des structures, autonomie associative réduite et malaise des militants : s'appuyant sur l'enquête qu'elle a réalisée auprès d'acteurs de centres sociaux et socio- culturels du Nord, Maryse Bresson analyse l'évolution des rapports entre le social associatif et l'Etat, posant le problème de la compatibilité entre l'adaptation à des règles du jeu, économiques et administratives, participant de la logique d'entreprise, et le maintien des valeurs humanistes traditionnelles qui font l'originalité du secteur. « Est-ce que le social, l'humain, peuvent être traduits en termes monétaires ? Est-ce que l'indépendance associative peut se concilier avec l'obligation de convaincre un financeur qui demande que l'investissement rapporte ? » Ces questions, explique la sociologue, minent le social hérité du XIXe siècle. Il ne s'agit pas, pour autant, de renoncer à évaluer et à faire des projets, estime-t-elle, mais de réinterroger le modèle de solidarité qui est aujourd'hui véhiculé et de promouvoir une relation plus égalitaire entre les associations et les pouvoirs publics dans la définition des missions que ces derniers leur demandent d'accomplir.
Les centres sociaux. Entre expertise et militantisme - Maryse Bresson - Ed. L'Harmattan -25,55 € .