« Les gouvernements successifs ont, dans le passé, renoué avec le principe de l'actualisation annuelle des aides personnelles au logement, montrant tout l'intérêt qu'ils accordaient à la place de ces aides dans le budget familial. Il ne faudrait pas remettre à zéro les compteurs de la négociation », s'alarme l'Union nationale des associations familiales (UNAF) (1). En effet, alors que la revalorisation des aides au logement intervient habituellement au 1er juillet, elle n'a toujours pas été annoncée et, selon la caisse nationale des allocations familiales (CNAF), ne devrait pas l'être avant fin septembre. Pour l'UNAF, ces aides, attribuées à près de 6 millions de foyers, permettent pourtant « l'accès et le maintien des familles à revenus modestes dans un logement décent et sont en ce sens un facteur de cohésion sociale ». Elle est rejointe dans son exigence d'une « revalorisation rapide et significative » par la Confédération syndicale des familles (CSF) (2), qui craint en son absence « une érosion importante du pouvoir d'achat des familles », particulièrement des plus modestes, dans un contexte de « forte augmentation des loyers ». « De plus, une actualisation tardive après le 1 er juillet génère des indus néfastes pour les familles », pointe la CSF.
La revalorisation, normalement déci- dée par le ministère de l'Equipement et du Logement, se calcule selon différents paramètres : l'indice des prix hors tabac, l'indice du coût de la construction et l'évolution des forfaits charges des immeubles. Elle devrait a minima, c'est- à-dire sans « coup de pouce », coûter 210 millions d'euros. A la CNAF, on indique que ce retard - qui n'est pas une première -, pourrait entraîner un surcoût de 4,5 millions d'euros, lié à des frais de gestion supplémentaires et à l'accueil au guichet d'un flux plus important de personnes venant s'enquérir d'éventuels ajustements.
Rappelons que, depuis le 1er janvier 2002, dans le cadre de la simplification des barèmes, plusieurs paramètres nécessaires au calcul de l'aide personnalisée au logement et des allocations de logement familiale et sociale locatives ont été modifiés. Ce qui devait entraîner de fait pour les bénéficiaires, selon le secrétariat d'Etat au logement de l'époque, un gain annuel moyen, en 2002, de 137,20 € (3).
(1) UNAF : 28, place Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 49 95 36 00.
(2) CSF : 53, rue Riquet - 75019 Paris - Tél. 01 44 89 86 80.
(3) Voir ASH n° 2244 du 4-01-02.