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Contrat jeune : et la formation ?

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« Une très bonne initiative », selon le Medef. Un cadeau sans contrepartie aux employeurs, pour la CGT. Tel est l'éventail des réactions après la création du nouveau « dispositif de soutien à l'emploi des jeunes en entreprises » (1). Les critiques exprimées sont cependant plus nombreuses que les satisfecit. Avec un reproche quasi unanime quant à l'absence d'obligation de formation. Ainsi, l'Union nationale des associations familiales juge « positive » toute mesure incitant à l'insertion des jeunes sans qualification « dès lors qu'elle inscrit dans son protocole une démarche de formation qui [permettrait] à chaque jeune d'espérer la pérennisation de son emploi et une possibilité de progression professionnelle ».

Certes, le Medef assure qu'en entrant dans l'entreprise les jeunes auront du même coup la possibilité « d'y appren- dre un métier » et « reconnaît la responsabilité des entreprises et des entrepreneurs » qui joueront « le jeu à 100 % pour donner la formation complémentaire ». En l'absence de contraintes, prévoit cependant Jean-Marc Icard, secrétaire national de la CFE-CGC, « un certain nombre de branches ne mettront pas en place de mesures » de formation. Or il ne suffit pas de renvoyer au plan de formation de l'entreprise, précise la CGT, car on sait bien que « les salariés les moins qualifiés sont ceux qui y ont le moins accès ».

Plus globalement, Jean-Claude Quentin, secrétaire confédéral de Force ouvrière, a peur d' « un effet d'aubaine et de substitution », notamment au détriment de l'apprentissage et des contrats d'orientation et de qualification. Toutes les centrales syndicales expriment d'ailleurs la même crainte. « A 16 ans, un gamin préférera toucher le SMIC plutôt que de s'engager dans l'apprentissage où il ne recevra qu'un pourcentage » du salaire minimum, affirme par exemple Jean-Claude Icard. Par la suite, il lui sera encore plus difficile d'opter pour un contrat en alternance en renonçant à une partie de sa rémunération, ajoute le représentant de FO. La Fédération des mutuelles de France (FMF) redoute même « une incitation à sortir du système scolaire pour entrer dans des emplois non qualifiés ».

Par ailleurs, Julie Millot, du Centre confédéral de la jeunesse de la CGT, s'inquiète du « flou volontaire qu'entretient le texte entre jeunes sans qualification et jeunes peu qualifiés ». « Assimiler à rien » les diplômes de niveau V (CAP et BEP) c'est « casser la reconnaissance de la formation professionnelle initiale », dit-elle. Et de plaider pour « la remise à plat » des différents dispositifs en faveur des jeunes et des aides publiques à l'emploi « pour retenir et améliorer ceux qui permettent réellement une dynamique de création d'emplois ».

Enfin, la FMF regrette « le principe de l'exonération des charges sociales » qui aggrave « le désengagement des entreprises dans le financement du système solidaire de protection sociale ». Elle réclame à nouveau l'organisation d'un « sommet national de la jeunesse » pour débattre de « l'octroi de droits propres » aux jeunes.

Notes

(1)  Voir ce numéro.

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