Elisabeth Guigou, alors ministre de l'Emploi, a signé en mars une circulaire fixant les priorités à mettre en œuvre pour 2002 en matière de travail, d'emploi et de formation professionnelle. Cette « directive nationale d'orientation », élaborée à la demande de l'ancien Premier ministre (1), vient de paraître au Bulletin officiel du travail. Son but est de hiérarchiser les actions des services déconcentrés, ce qui « doit leur permettre de mieux maîtriser, dans leur relation avec les opérateurs et avec leurs partenaires, la portée de leurs actes et décisions ».
Quatre orientations stratégiques ont ainsi été retenues par le précédent gouvernement : affermir l'ancrage territorial des politiques pour l'accès de tous à l'activité et à l'emploi, contribuer au développement économique d'activités et d'entreprises sur un territoire, accompagner le développement d'un emploi de qualité et la valorisation des potentiels humains et, enfin, favoriser le dialogue social et garantir la protection des salariés.
Tous ces objectifs reposent sur l'activation des mesures mises en place ou renforcées par l'ancienne équipe gouvernementale. Il s'agit notamment du programme d'action personnalisée pour un nouveau départ (PAP-ND) (2) qui doit permettre de « déployer une offre de service mieux intégrée pour accentuer la prévention de l'exclusion du marché du travail », du dispositif TRACE réservé aux « jeunes les plus fragiles », de l'utilisation maximale du potentiel de contrats emploi-solidarité (CES) et de contrats emploi consolidé (CEC) et de la consolidation des emplois-jeunes. La circulaire insiste également sur la promotion de la validation des acquis de l'expérience, l'accompagnement de la réduction de la durée du travail dans les très petites entreprises, la qualité des nouveaux plans de sauvegarde de l'emploi, la lutte contre l'emploi précaire et les discriminations dans l'emploi.
Reste à savoir si ces priorités ne seront pas remises en cause par le nouveau ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité, en particulier s'agissant des emplois-jeunes. En effet, interrogé en marge de sa présentation en conseil des ministres du nouveau contrat sans charges pour les jeunes (3), François Fillon a indiqué qu'il entendait privilégier une « sortie progressive » du dispositif.
(1) Voir ASH n° 2198 du 19-01-01.
(2) Ce programme se concrétise pour les demandeurs d'emploi par l'élaboration d'un projet d'action personnalisée avec un conseiller ANPE.
(3) Voir ASH n° 2271 du 12-07-02.