Aujourd'hui, on ne peut pas ignorer le contexte de la mondialisation. En analysant les 800 communications reçues par les organisateurs de la conférence internationale, en grande majorité étrangères, on s'aperçoit qu'elles reflètent des réalités très proches, malgré les différences culturelles, sociales et politiques entre pays. Partout, à travers le monde, les constats sont les mêmes : inégalité croissante entre les pays et à l'intérieur de chaque pays, marchandisation accrue du social et de la santé, exercice difficile de la citoyenneté... Cela renforce la responsabilité des travailleurs sociaux et du dispositif de formation. Au cours de ces quatre journées, nous allons beaucoup apprendre de la confrontation des pratiques et tenter de répondre à plusieurs interrogations. Quel rôle peuvent jouer les travailleurs sociaux d'aujourd'hui et de demain ? Quelle formation leur donner ? Comment améliorer les pratiques professionnelles ?
En France, comme à l'étranger, nous allons devoir inventer autre chose. L'action sociale a montré ses limites ; on le voit bien dans le domaine de l'insertion. Cette manifestation sera l'occasion de découvrir d'autres façons de voir et de faire, de changer de perspective, sans proposer de solution toute faite. Nous ne savons pas qui seront les futurs travailleurs sociaux, mais ils ne ressembleront probablement pas à ceux d'aujourd'hui. Ils devront, très vite, apprendre à concilier actions locale et globale, ce qui s'avère extrêmement complexe. A Montpellier, beaucoup de communications traiteront de ce thème. En fait, nous poursuivons, sur ce sujet, la réflexion engagée voici deux ans, lors de la conférence de Montréal (2).
D'emblée, il conviendra de leur montrer tout l'intérêt d'adopter une approche internationale. Cette sensibilisation devra intervenir plus tôt dans le cursus de formation. Il faut sortir des frontières, dans tous les sens du terme. C'est dans cet esprit que nous avons souhaité que des étudiants soient partie prenante de l'organisation de la conférence internationale de Montpellier. Nous espérons que cela aura un impact pour l'avenir.
Elle va y être obligée. Il faut désormais penser dans ces termes-là. Exemple : sur le plan juridique, on mesure bien, déjà, comment le niveau européen peut influer sur le niveau national. C'est pourquoi la France doit être plus présente dans les discussions internationales. A terme, celles-ci auront une incidence directe sur le travail social exercé dans l'Hexagone. La branche européenne de l'Association internationale des écoles de travail social réfléchit actuellement à la définition d'un diplôme européen de travail social. Il s'agit, à la fois, de faciliter la reconnaissance des compétences attendues et l'harmonisation des diplômes. Parallèlement, à Montpellier, nous allons nous attaquer à un vaste chantier : imaginer des normes de compétences internationales communes pour aider les travailleurs sociaux à relever le défi de la mondialisation. Propos recueillis par Jean-Yves Guéguen
(1) L'association ACI 2002 regroupe l'ANAS, l'ANCE, l'Aforts, le CNFE-PJJ et le GNI.
(2) La prochaine conférence internationale se tiendra en 2004, à Adélaïde, en Australie.