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Le handicap plus fréquent en prison

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Trois personnes détenues sur cinq déclarent rencontrer, dans la vie de tous les jours, des difficultés, qu'elles soient physiques, sensorielles, intellectuelles ou mentales, affirme l'INSEE (1). A structure par âge et par sexe comparable, cette proportion est près de trois fois plus élevée que dans le reste de la population. Ce qui s'explique par la fréquence beaucoup plus grande en milieu carcéral des problèmes de comportement et d'orientation dans le temps et l'espace (39,4 % contre 13,2 %) et des troubles sensoriels (17,3 % contre 5,7 %). Ainsi, 27,4 % des détenus ont un comportement agressif ou impulsif, 17,7 % se mettent en danger eux-mêmes, 12,3 %souffrent de difficultés de repérage et 9,8 %d'audition.

Le cumul des handicaps est aussi plus fréquent :6,1 % des détenus éprouvent au moins quatre difficultés contre 1,8 % des personnes « libres ». Par contre, l'écart est moindre si l'on retient la reconnaissance d'un taux d'incapacité : 7,6 % des publics incarcérées contre 6,7 % de la population en bénéficient. Et contrairement à ce qu'on aurait pu penser, note l'INSEE, la surreprésentation des classes populaires n'explique que très partiellement la prévalence plus forte du handicap derrière les barreaux.

Les difficultés déclarées sont le plus souvent antérieures à l'incarcération :c'est le cas de 77 % des incapacités et de 61 %des problèmes. La survenue d'un handicap en prison vient donc amplifier l'écart avec le reste de la population qui préexistait à l'entrée. Par ailleurs, le fossé est plus marqué chez les jeunes : entre 18 et 29 ans, la proportion de personnes ayant au moins une incapacité est 4,6 fois plus élevée en prison (1,7 fois pour les 50 ans au plus).

Près d'un détenu sur dix a ainsi besoin d'une aide humaine ou matérielle en raison d'un problème de santé ; 3 % déclarent qu'une tierce personne leur serait nécessaire ; 4 % utilisent de façon régulière, ou auraient besoin, d'une prothèse ou d'un appareillage : canne, béquilles... Enfin, pour 4 %, l'état de santé rendrait nécessaire l'aménagement de leur cellule. Mais ce besoin d'aide n'est que partiellement satisfait : trois personnes concernées sur cinq estiment ne pas recevoir l'assistance nécessaire (contre une sur huit dans la population en général).

Notes

(1)   « Le handicap est plus fréquent en prison qu'à l'extérieur »  - INSEE Première n° 854 - Juin 2002.

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