France Active et ses fonds territoriaux pourront apporter leur concours financier aux groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (GEIQ). Et cela, par trois biais : en les aidant à constituer leurs fonds propres (directement ou par apport de garantie d'emprunt), en soutenant la pérennisation des emplois- jeunes ou encore en rémunérant les transferts de savoir-faire des GEIQ expérimentés vers les porteurs de projet. C'est ce que prévoit la convention signée pour trois ans, le 13 juin, entre France Active et le Comité national de coordination et d'évaluation (CNCE) des GEIQ (1).
L'assemblée générale annuelle du comité a permis de faire le point sur les activités du réseau. 86 GEIQ étaient labellisés au 30 avril (contre 79 un an plus tôt) et 21 étaient en phase d'accompagnement, tandis que sept groupements fonctionnaient sans avoir sollicité le label. « Après une phase de développement rapide, et même si certains GEIQ ont cessé leur activité en 2002, le réseau se stabilise, se structure et occupe désormais une place reconnue », estiment ses animateurs. Près d'un groupement sur deux relève encore du bâtiment, mais les GEIQ ont désormais essaimé dans 16 secteurs d'activité (y compris, récemment, dans la métallurgie et les transports), avec un fort développement dans le domaine de la propreté. D'autres dossiers sont en cours de montage, avec l'aide du comité qui a renforcé son activité d'accueil et d'accompagnement des porteurs de projet (lesquels passent systématiquement en « pouponnière » ). Le processus de labellisation a aussi été codifié :plus rigoureux, il ménage cependant des possibilités de repêchage, « mais sans acharnement thérapeutique », précise le secrétaire général, Jean Dalichoux.
En moyenne, les GEIQ patentés comptent 33 entreprises adhérentes et assurent le parcours de 20 salariés. Ensemble, en 2001, ils ont embauché 2 780 personnes (1 890 jeunes et 890 adultes), soit 6 % de plus qu'en 2000. 58 % ont signé un contrat de qualification (un taux en nette augmentation), 9 % un contrat initiative-emploi (en diminution régulière), 13 % un contrat d'orientation... 2 443 salariés sont sortis d'un GEIQ durant la même période, 71 % d'entre eux ayant mené leur contrat à terme avec une solution à la sortie - un emploi pour 55 %. Et cela, bien que « les difficultés de recrutement perdurent » et que les recrues soient « de plus en plus éloignées de l'emploi », juge le président, Claude Ribière. « Moins pour des problèmes de formation ou de qualification que pour des motifs comportementaux », témoigne Philippe Fagette, directeur du GEIQ 24 à Périgueux. D'où l'importance accrue de l'accompagnement social.
Or celui-ci ne trouve pas toujours son financement. En 2001 comme en 2000, les aides reçues par les GEIQ ont représenté en moyenne 7 % de leur chiffre d'affaires (avec de fortes variations selon les groupements), contre 16 % en 1997. Si le réseau s'est réjoui de l'élargissement des conditions d'éligibilité aux contrats de qualification adulte, il regrette la disparition de l'exonération spécifique de charges sociales depuis le 1er janvier 2002. L'aide à l'accompagnement socioprofessionnel des jeunes en contrat d'insertion, mise en place en mai 2001, paraît à beaucoup plus chiche que les dispositifs antérieurs. « Par leur position au carrefour de l'économique et de l'insertion, les GEIQ sont très sensibles au moindre déplacement du curseur », constate Claude Ribière, qui a demandé à rencontrer le nouveau ministre des Affaires sociales.
M.-J. M.
(1) CNCE-GEIQ : 5, rue d'Alsace - 75010 Paris - Tél. 01 46 07 33 33.