La création au sein du nouveau gouvernement d'un -inédit - secrétariat d'Etat « aux programmes immobiliers de la justice », confié à Pierre Bédier (1), inquiète et irrite dans le milieu associatif et syndical. « C'est affligeant, consternant », estime pour sa part Patrick Marest, porte-parole de l'Observatoire international des prisons (OIP) (2). « On reste dans la spirale infernale de la création de prisons qui n'a jamais réduit la surpopulation carcérale », s'alarme-t-il, ajoutant que cette tendance « va tout simplement à l'encontre de toutes les recommandations des instances européennes ».
L'Union générale des syndicats pénitentiaires (UGSP) -CGT (3) affirme de son côté, par la voix de son secrétaire général, François Hulot, qu' « incarcérer tout le monde ne réglera pas tous les problèmes » et craint que la prison ne redevienne « ce qu'elle était au XIX e siècle, un lieu où on détenait tout le monde, des indigents aux fous ». Et de regretter que la loi pénitentiaire, préparée par le précédent gouvernement, ait finalement été abandonnée. « On avait une formidable occasion de changer en profondeur le système carcéral et de donner une signification à la peine. On est passé à côté », déplore François Hulot.
(1) Voir ce numéro.
(2) OIP section française : 31, rue des Lilas - 75019 Paris - Tél. 01 44 52 87 90.
(3) UGSP-CGT : 263, rue de Paris - Case 542 - 93514 Montreuil cedex - Tél. 01 48 18 82 42.