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Levée de boucliers à la PJJ contre les centres fermés pour mineurs délinquants

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Il fallait s'y attendre : la présentation officielle, le 5 juin, en conseil des ministres, par le garde des Sceaux, Dominique Perben, des grandes lignes d'une future loi d'orientation et de programmation sur la justice intégrant la création de « centres fermés » pour les mineurs délinquants (1) a entraîné une levée de boucliers de la part des syndicats, notamment ceux de personnels de la protection judiciaire de la jeunesse  (PJJ).

Préférer aux « poudrières »...

Réuni en congrès du 3 au 6 juin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le Syndicat national des personnels de l'éducation surveillée (SNPES) -PJJ-FSU (2) a - sans surprise, après la pétition qu'il a initiée en mars contre l'enfermement des mineurs (3)  -lancé un appel sur le thème « Retour des bagnes pour enfants ? Plus jamais ça ! ». La mise en place de centres fermés, après leur disparition à la fin des années 70, « constitue une régression pédagogique, professionnelle et historique immense » et va recréer « de véritables poudrières rongées par une violence interne interdisant toute reconstruction personnelle, toute action éducative digne de ce nom », estime le syndicat.

Celui-ci entend s'engager dans « une bataille à long terme » pour refuser l'ouverture de ces structures, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la protection judiciaire de la jeunesse.

En interne, l'organisation a notamment décidé de soumettre systématiquement au vote, lors de chaque réunion d'instance paritaire, « une motion condamnant les centres fermés et la transformation de la PJJ en annexe de la Pénitentiaire ».

Au-delà de l'institution, le SNPES- PJJ-FSU propose une mobilisation des différentes confédérations syndicales et des « diverses organisations qui interviennent dans le domaine sociétal ou des droits de l'Homme », afin de constituer un  « front permanent capable d'informer et de mobiliser à chaque étape de la mise en œuvre de ce projet démagogique et réactionnaire ». Par exemple, lors du débat parlementaire en vue de la modification de l'ordonnance de 1945. Des manifestations sont également envisagées sur les lieux d'implantation de ces structures pour en empêcher l'ouverture.

Le Syndicat de la protection judiciaire de la jeunesse (SPJJ) -UNSA (4), de son côté, met en avant des arguments financiers pour s'opposer à ces centres. « Il aurait été plus utile de concentrer les moyens budgétaires envisagés pour les centres fermés sur la rénovation et l'ouverture de quartiers réservés aux mineurs afin de donner à l'administration pénitentiaire les moyens en personnel et en fonctionnement, nécessaires à des conditions décentes de détention », estime le SPJJ-UNSA.

Le syndicat s'inquiète en outre du fait qu'une partie importante du budget prévu pour financer cette loi de programmation risque d'être consommée par ces nouvelles structures, « alors que les centres de placement immédiat, les centres éducatifs renforcés, les foyers, les centres d'action éducative, les centres d'insertion, les services éducatifs auprès des tribunaux... nécessitent aussi des moyens budgétaires accrus ».

... la prévention et l'éducation

L'Union fédérale de l'action sociale (UFAS) -CGT (5) considère, quant à elle, que l'enfermement « n'apporte que sentiment d'exclusion et refus de l'avenir », alors que « seule une politique d'éducation et de prévention peut ouvrir des perspectives d'avenir ». La prévention spécialisée doit donc être soutenue, elle qui a la capacité d'aider « des personnes et des populations aux ancrages sociaux ténus et qui entretiennent avec les institutions des rapports faits à la fois de dépendance et d'incompréhension ». L'organisation demande également que soient renforcés le rôle et les moyens du Conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée « en tant qu'instance nationale de réflexion et d'élaboration politique rattachée au ministère de l'Emploi et de la Solidarité ».

Notes

(1)  Voir ASH n° 2266 du 7-06-02.

(2)  SNPES-PJJ-FSU : 54, rue de l'Arbre-Sec - 75001 Paris - Tél. 01 42 60 11 49. La secrétaire générale, Claude Beuzelin, a été reconduite dans ses fonctions.

(3)  Voir ASH n° 2257 du 5-04-02.

(4)  SPJJ-UNSA : 87 bis, avenue Georges-Gosnat - 94853 Ivry-sur-Seine cedex - Tél. 01 58 46 14 90.

(5)  UFAS-CGT : Case 538 - 93515 Montreuil cedex - Tél. 01 48 18 20 89.

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