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Rester parents malgré la détention

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Organisation de rencontres médiatisées au parloir, accompagnement de bébés vivant en prison avec leur mère chez une assistante maternelle, espaces de parole et de soutien individuel à la parentalité, ateliers d'écriture axés sur la communication avec les enfants, aide aux familles de détenus et aux professionnels intervenant auprès de leurs enfants : telles sont les modalités d'action du relais enfants-parents Midi-Pyrénées, analysées dans ce livre. A l'instar des 12 autres associations régionales qui existent aujourd'hui - fondé par Marie-France Blanco, éducatrice de jeunes enfants, le premier relais est né en 1986 -, le relais Midi-Pyrénées travaille au maintien des liens familiaux de parents incarcérés. Préserver, renforcer ou renouer - voire établir - le contact entre un enfant et son père (ou sa mère) détenu (e), tel est l'objectif du suivi psycho-éducatif original proposé par l'association. « Se séparer physiquement tout en restant présent par la pensée est un trait spécifique de la personne humaine », souligne le psychanalyste Alain Bouregba, directeur de la Fédération des relais enfants-parents. Mais encore faut-il soutenir la capacité des enfants à vivre l'éloignement forcé -et souvent brutal - d'avec leur (s) parent (s) incarcéré (s), pour éviter la rupture. Or certaines séparations constituent de tels traumatismes qu'elles compromettent le développement affectif et intellectuel de l'enfant, voire son devenir social. Prévenir les risques de répétition - 30 % des détenus sont enfants de personnes qui ont fait de la prison -, et aider l'enfant à grandir en atténuant si possible les souffrances imputables à la séparation  (et préparer dans de meilleures conditions la réinsertion des parents), telle est la cause que défendent les relais pour que la sanction du détenu ne se double pas d'une autre peine infligée à sa famille. Reste que les interventions (et les moyens) des relais - impliqués dans 36 établissements pénitentiaires sur les 185 de la métropole -sont sans commune mesure avec les besoins potentiels. Selon l'INSEE, 20 000 femmes ont un conjoint détenu et plus de 70 000 enfants (dont 73 % sont mineurs) ont un père ou un beau-père en prison. 20 % de ces enfants ont moins de 6 ans et, parmi eux, un tiers des moins de 3 ans sont nés après l'incarcération de leur père.

Pages réalisées par Caroline Helfter Rester parents malgré la détention. Les Relais enfants-parents et le maintien des liens familiaux - Sous la direction de Jean Le Camus -Ed. érès -21  .

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