A la fin 2000, 430 000 personnes percevaient l'allocation de solidarité spécifique (ASS) versée, sous conditions de ressources et de durée préalable de travail, aux chômeurs en fin de droit. Leur nombre a diminué d'environ 30 000 durant l'année 2000, évoluant à peu près en parallèle avec la courbe du chômage, relève une récente étude du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1). Ce qui n'allait pas forcément de soi, car les bénéficiaires de cette allocation sont plus âgés que la moyenne des chômeurs (61 % ont plus de 45 ans et 28 % plus de 55 ans) et sont aussi moins qualifiés (plus de la moitié sont d'anciens ouvriers). Pire, ils sont chômeurs depuis très longtemps : 90 % depuis plus de deux ans et 39 % depuis plus de six ans ! Leurs caractéristiques socio-professionnelles semblent insuffisantes pour expliquer leurs difficultés à se réinsérer sur le marché du travail, note l'étude. D'autres raisons, d'ordre sociologique ou psychologique (comme le découragement), interviennent sans doute. Sans compter la réticence des employeurs à embaucher des chômeurs de longue durée.
La rotation des titulaires de l'ASS est donc faible : les trois quarts des allocataires de la fin 1999 le sont encore fin 2000 (contre moins d'un tiers pour l'ensemble des demandeurs d'emploi). Parmi ceux qui sortent néanmoins de la cohorte des bénéficiaires, 12 % le font pour cause de maladie, 10 % pour cause de départ à la retraite et sans doute entre un tiers et la moitié par retour à l'emploi.
(1) DARES - Premières synthèses n° 18.3 - Mai 2002.