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Mineurs délinquants : privilégier l'éducation et la prévention

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En indiquant le 24 mai, sur Europe 1, qu'il entendait créer dès cette année des centres fermés pour mineurs délinquants dans lesquels éducateurs et surveillants pénitentiaires travailleraient ensemble, le ministre de la Justice, Dominique Perben, aiguise encore les débats autour de l'enfermement des mineurs.

« La prise en charge éducative d'un mineur ayant commis un délit est incompatible avec l'enfermement », martèle à nouveau le Syndicat national des personnels de l'éducation surveillée de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) -FSU (1), opposé à la création de centres fermés pour mineurs. « Croire que l'action éducative, agissant sur la personnalité en devenir et en évolution d'un mineur en difficulté, pourrait s'exercer dans le cadre d'une surveillance constante est illusoire, voire dangereux. » « L'enfermement n'est pas le métier de la protection judiciaire de la jeunesse », renchérit l'ensemble de la Fédération autonome justice (2) qui se dit « opposée à des centres fermés pour les mineurs récidivistes, gérés par la PJJ ».

Néanmoins, revendiquant un certain réalisme, elle se montre favorable, dans le cadre d'une peine après jugement, à la création de centres réservés aux mineurs (ou quartiers des mineurs réhabilités) « dans lesquels l'administration pénitentiaire pourrait exercer pleinement son savoir-faire au bénéfice d'une population dont il est indispensable, pour réussir, de reconnaître la particularité ». Pour elle, en effet, les quartiers des mineurs actuels, faute de moyens financiers et humains, « ne font qu'entretenir l'oisiveté et le désœuvrement, [voire] la violence plus ou moins larvée ».

Souhaitant dépasser la seule question de l'incarcération, le Syndicat CFDT Interco Justice Ile-de-France (3) se veut quant à lui pragmatique. A l'issue d'un groupe de travail sur la justice des mineurs mis en place en septembre 2001, il formule des réponses alternatives pour les 13-16 ans. En matière de prévention, il suggère d'organiser des permanences dans les collèges, tenues par des éducateurs ou des assistants de service social de la PJJ en collaboration avec les professionnels de l'Education nationale, pour y recevoir, conseiller et soutenir les jeunes en difficulté repérés et leurs familles. De même, il propose que les professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse puissent, dans les maisons de justice et du droit ou dans les points d'accès aux droits, traiter de manière éducative les mains courantes sans dépôt de plainte des commissariats ou de la gendarmerie et intervenir ainsi avant le déclenchement d'une procédure judiciaire.

Pour les mineurs âgés de 13 à 16 ans sortis du système scolaire, la CFDT souhaite qu'ils soient accueillis dans les centres de jour et d'insertion de la PJJ avec des possibilités d'aller et retour dans les établissements scolaires. L'idée est de leur offrir une prise en charge sou- ple, gérée en partenariat avec l'Education nationale, où la PJJ resterait maître d'œuvre. Système qui, selon le groupe de travail, renforcerait la prise en charge éducative et pallierait certaines limites des classes-relais, qui sont trop souvent des voies de garage. Au moment où Luc Ferry, ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche, veut augmenter les classes-relais (4), ces propositions ont le mérite d'apporter des éléments concrets au débat.

Notes

(1)  SNPES-PJJ-FSU : 54, rue de l'Arbre-Sec - 75001 Paris - Tél. 01 42 60 11 49.

(2)  Qui réunit notamment l'UNSA-SPJJ, l'UFAP, l'USAJ C/o UNSA-SPJJ : 87 bis, avenue Georges-Gosnat - 94853 Ivry-sur-Seine cedex - Tél. 01 58 46 14 90.

(3)  CFDT Interco Justice Ile-de-France : 4, bd du Palais - 75055 Paris cedex 01 - Tél. 01 46 34 78 56.

(4)  Voir ce numéro.

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