Le nouveau ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité a insisté, le 22 mai, dans une communication en conseil des ministres relative à la relance du dialogue social, sur la méthode choisie par le gouvernement pour amorcer les réformes envisagées : « laisser aux partenaires sociaux l'espace nécessaire pour confronter, par la négociation collective, les intérêts dont ils ont la charge, de préférence à la multiplication, sans concertation, de textes législatifs et réglementaires. Pour autant, le rôle de l'Etat dans les relations sociales doit être pleinement assumé, de manière à servir l'intérêt général », a-t-il précisé. La veille, il recevait Jacques Dermagne, président du Conseil économique et social, qui se plaignait de ne pas avoir été suffisamment consulté par l'équipe Jospin, notamment sur la question des 35 heures ou des retraites. L'assemblée n'aura pas besoin de s'auto-saisir. Le nouveau gouvernement devait en effet lui adresser, d'ici à la fin de la semaine, un « questionnement » sur les grands dossiers sociaux. Le but : dresser un état des lieux et hiérarchiser les priorités du dialogue social.
Les sujets ne manquent pas. Au cours des entretiens déjà menés avec les partenaires sociaux, François Fillon a en particulier évoqué :la mise à plat des systèmes de retraites (équité en matière de durée de cotisation entre les secteurs privé et public, davantage de souplesse dans le choix de la date du départ à la retraite...) ; la création de nouvelles baisses de charges en direction des bas salaires et favorisant l'insertion des jeunes ; l'assouplissement des 35 heures qui doit s'accompagner du lancement d'une étude de satisfaction auprès des Français ; le retour à un seul SMIC (1) et la mise en place d'un moratoire sur la réduction du temps de travail à l'hôpital.
(1) Depuis la mise en place, par la loi Aubry II, d'une indemnité différentielle de salaire pour les salariés payés au S.M.I.C. qui passent aux 35 heures, il existe plusieurs S.M.I.C. selon la date d'entrée de l'intéressé dans le dispositif.