Le 29 mars dernier, Jack Lang et Marylise Lebranchu, alors ministres respectifs de l'Education nationale et de la Justice, ont conclu une convention réorganisant l'enseignement en milieu pénitentiaire. Une circulaire en présente les grandes orientations.
Le texte définit en premier lieu les besoins en formation de la population pénale. Pour les détenus ne dépassant pas le niveau d'études primaires, l'objectif est d'abord la maîtrise des savoirs fondamentaux : langue orale et écrite, mathématiques, connaissance du monde actuel. Ce niveau peut être validé par le certificat de formation générale.
Pour les détenus qui ne possèdent ni qualification ni diplôme, bien qu'ils aient suivi un enseignement secondaire, l'objectif essentiel est d'accéder, par une formation professionnelle, à un niveau V de qualification (certificat d'aptitude professionnelle, brevet d'enseignement professionnel).
Enfin, des détenus - en nombre restreint -peuvent avoir accès à un enseignement secondaire ou universitaire, allant du brevet des collèges jusqu'aux diplômes universitaires.
La circulaire passe ensuite à la finalité de l'enseignement, qui est de contribuer à ce que la personne détenue se dote des compétences nécessaires pour se réinsérer dans la vie sociale et professionnelle. Ainsi, pour tous les jeunes et adultes en détention, l'enseignement poursuit un objectif éducatif de soutien à la personne, un objectif de formation et de validation des acquis ainsi qu'un objectif d'ouverture aux différentes formes d'accès au savoir.
Indépendamment des mineurs pour lesquels l'enseignement est prioritaire et obligatoire jusqu'à 16 ans, comme en milieu libre, et fortement recommandé jusqu'à 18 ans (1), l'enseignement en milieu carcéral est défini essentiellement comme une formation pour adultes. Laquelle suppose des réponses pédagogiques adaptées, insiste la circulaire. En effet, « s'agissant d'adultes dont les niveaux sont très hétérogènes et pour lesquels l'enseignement renvoie souvent à des souvenirs d'échec, le retour dans un processus d'apprentissage suppose une démarche personnalisée, prenant en compte les acquisitions antérieures, l'expérience et les motivations ».
Les services ministériels détaillent les modalités selon lesquels l'enseignement doit être intégré à chacune des étapes du parcours de la détention, depuis l'accueil, où un bilan des acquis est proposé aux détenus qui le souhaitent, jusqu'à la préparation à la sortie, dans une perspective de validation des acquis.
(1) Les objectifs et les démarches pédagogiques spécifiques à l'enseignement aux mineurs détenus ont été définis dans une circulaire de mai 1998 - Voir ASH n° 2076 du 19-06-98.