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Le gouvernement de « mission » se met en place...

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 L'autorité républicaine » et « le dialogue social ». C'est sur ces « deux piliers » que Jean-Pierre Raffarin (DL), le nouveau Premier ministre, entend mener un gouvernement « d'action » et de « mission » qui a un mois pour convaincre les électeurs d'ici aux législatives des 9 et 16 juin. L'équipe de 27 membres -21 hommes pour 6 femmes -, très largement chiraquienne (le RPR détient 12 postes, l'UDF : 6, DL : 4), compte 15 ministres, 6 ministres délégués, 6 secrétaires d'Etat.

Numéro trois dans l'ordre protocolaire, François Fillon (RPR) hérite du vaste ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité. Rien ne prédestinait ce juriste de formation, député de la Sarthe et président de la région des Pays de la Loire depuis 1998, à s'occuper du social. Il fut en effet ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement Balladur (1993-1995), puis en charge des Télécommunications et de l'Espace sous Juppé (1995-1997). Spécialiste des questions militaires, il présida également, de 1986 à 1988, la commission de la défense de l'Assemblée nationale. « Dialoguer, concerter, fixer les objectifs de la réforme, responsabiliser les partenaires sociaux, telle est la méthode que j'entends poursuivre », a-t-il indiqué. Méthode qu'il expérimente dès aujourd'hui, puisqu'il doit recevoir, aux côtés de Jean-Pierre Raffarin, les partenaires sociaux. Parmi les sujets urgents qu'il a à traiter : la réforme des retraites et l'assouplissement des 35 heures.

Le ministre fait équipe avec le député-maire de Valenciennes Jean-Louis Borloo (UDF), nommé ministre délégué à la ville, et Dominique Versini (RPR), la directrice du SAMU social de Paris devenue secrétaire d'Etat à la lutte contre la précarité et l'exclusion. Un nouveau portefeuille qui s'accompagne de la disparition des trois secrétariats d'Etat - aux personnes âgées, aux droits des femmes et à la formation professionnelle, à l'économie solidaire.

C'est un grand ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées qui échoit au pédiatre et généticien, Jean-François Mattéi (DL). Ce scientifique, député des Bouches-du-Rhône depuis 1989, fut notamment le rapporteur des lois de bioéthique en 1994 et de la loi sur l'adoption en 1996. Et dernièrement, il a amené le législateur à mettre un terme à la jurisprudence Perruche en se faisant le porte-parole du lobby médical. Celui qui considère « légitime » le relèvement à 20  € de la consultation des médecins généralistes avait pris partie, en 1998, pour l'expérimentation d'une mise en concurrence de l'assurance maladie avec les assureurs privés. Il pourra d'ailleurs peser sur la politique de santé puisqu'il a finalement obtenu, outre la tutelle de la branche famille de la sécurité sociale, celle de l'assurance maladie.

Quant au ministère de la Justice  -quatrième dans l'ordre protocolaire -, il est confié au député de Saône-et-Loire, Dominique Perben (RPR) qui fut notamment ministre chargé de l'outre-mer de 1993 à 1995, puis de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la décentralisation dans le deuxième gouvernement d'Alain Juppé. Maire de Chalon- sur-Saône depuis 1983, il avait créé en février le club « Liberté Tranquillité » destiné à alimenter la réflexion des élus municipaux sur la sécurité. Plutôt modéré face aux discours ultrasécuritaires d'une partie du RPR, il va devoir s'atteler à la réforme de l'ordonnance de 1945, la création de centres fermés ainsi que la préparation de la loi de programme pour renforcer les moyens de la justice promise pendant la campagne.

Un homme de terrain, Jean-Paul Delevoye (RPR), sénateur du Pas-de-Calais et maire de Bapaume, devient ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l'Etat et de l'Aménagement du territoire. Celui qui préside l'Association des maires de France depuis 1992 veut « redonner tout son sens et son efficacité à l'action publique ». C'est à lui que revient la lourde tâche de parvenir à réformer en profondeur la fonction publique. Depuis mardi, il a commencé à rencontrer les représentants des syndicats.

Lauréat surprise de ce gouvernement, le philosophe Luc Ferry, nommé ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche, y incarne l'ouverture sur la société civile. Cet agrégé de philosophie et de sciences politiques a notamment participé aux côtés de Jack Lang à la rédaction des nouveaux programmes scolaires en tant que président du Conseil national des programmes. A la tête d'un grand ministère qui s'occupe désormais en même temps des problèmes d'éducation et de la jeunesse, il peut s'appuyer sur deux ministres délégués :Xavier Darcos (app. RPR) pour l'enseignement scolaire, qui fut directeur de cabinet de François Bayrou à l'Education nationale et conseiller à l'éducation d'Alain Juppé à Matignon ; François Loos (UDF, rad.) pour l'enseignement supérieur et la recherche. Les trois ministres devront notamment s'attaquer aux problèmes de violence à l'école et de réussite scolaire avec comme priorité la lutte contre l'illettrisme.

Quant à Gilles de Robien (UDF), le député-maire d'Amiens, il se voit confier le ministère de l'Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer. Celui qui a donné son nom à la première loi sur la réduction du temps de travail (1996) est aussi vice-président du Conseil national des villes et du développement social urbain et membre du Conseil national de l'insertion par l'activité économique.

Conformément aux engagements de Jacques Chirac, ce gouvernement se caractérise par la priorité donnée à la lutte contre l'insécurité. Numéro deux, Nicolas Sarkozy (RPR) prend les rênes d'un ministère de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales. Epaulé par un ministre délégué aux libertés locales, Patrick Devedjian (RPR). Un geste d'ouverture est fait également en direction des personnes issues de l'immigration : Tokia Saïfi, fille d'immigré (algérien), devient ainsi secrétaire d'Etat au développement durable.

On notera aussi que Francis Mer (ex-coprésident du groupe Arcelor), le nouveau ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, n'occupe que le huitième rang du gouvernement (contre le premier dans l'équipe précédente). Il doit immédiatement s'atteler à la réduction de 5 % de l'impôt sur le revenu de 2001 promise pour septembre. Par ailleurs, l'ancien secrétariat d'Etat à l'outre-mer se transforme en un ministère piloté par Brigitte Girardin, chargée de ce dossier auprès de Jacques Chirac à l'Elysée depuis janvier 2000.

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