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L'évolution du métier de directeur d'établissement social

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Différent de celui de leurs homologues du monde industriel et commercial, le positionnement professionnel des cadres supérieurs du secteur social a lui-même beaucoup changé au cours des dernières décennies, analysent Roger Bertaux et Philippe Hirlet, formateur et chercheur à l'Institut régional du travail social de Lorraine, à partir de l'enquête qu'ils ont réalisée auprès d'une trentaine de responsables titulaires du certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement social (Cafdes). Dans les années 60, le corps professionnel des directeurs d'établissements sociaux émerge du travail social de base et, plus précisément, de la fonction d'éducateur spécialisé. Cette origine « basiste » va durablement marquer la profession : aujourd'hui encore, le recrutement du personnel de direction se fait en majorité par promotion interne de travailleurs sociaux, ce qui explique la proximité qu'ont les directeurs avec ces derniers comme avec les usagers.

Depuis l'époque des charismatiques pionniers, le métier n'a pas cessé d'évoluer. D'abord avec l'arrivée d'une génération de directeurs, porteurs de références et de pratiques nouvelles, qui s'inscrit dans le mouvement d'institutionnalisation du secteur et de professionnalisation de l'action sociale. Puis, au cours des décennies 80 et 90 marquées par la mutation des politiques sociales, par des transformations qui concernent davantage le mode de direction des établissements. Cette dernière évolution est particulièrement nette dans la population étudiée : acceptant les contraintes d'une formation longue et exigeante - alors que le Cafdes n'est pas réglementairement obligatoire - , les directeurs interrogés marquent leur volonté de mieux maîtriser les compétences nécessaires à l'exercice d'une fonction qui, elle-même, cherche de nouveaux modèles de management du côté de l'entreprise.

Pour l'heure cependant, les arbitrages différents qu'ils opèrent entre priorités gestionnaires et humanitaires n'ont pas d'incidences majeures sur la cohésion symbolique du groupe des directeurs. Mais, selon les auteurs, cela pourrait, à terme, changer compte tenu de la redéfinition des pouvoirs entre une nouvelle élite de cadres dirigeants, très proches des responsables politiques qui sont aujourd'hui les véritables décideurs du champ social, et des chefs d'établissement apparaissant de plus en plus comme des cadres subalternes.

L'évolution du métier de directeur d'établissement social. Entre distance et proximité - Roger Bertaux, Philippe Hirlet -Ed. Seli Arslan - 22  .

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