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Le BIP 40 veut améliorer la connaissance des inégalités

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Le clin d'œil au CAC 40 est clair. Mais foin des indices boursiers qui occupent tant de place dans les bulletins d'information. Le BIP 40 se veut un baromètre des inégalités et de la pauvreté. Lancé par le mensuel Alternatives économiques   (1), c'est une création du Réseau d'alerte sur les inégalités  (RAI) - groupement où se retrouvent des chercheurs, des syndicalistes et des associations comme Droit au logement, Agir ensemble contre le chômage (AC !), Points cardinaux ou Droits devant.

« L'idée est née en 1999, explique Pierre Concialdi, du RAI. La bourse flambait, la croissance semblait repartir et les associations signalaient une recrudescence des tensions sociales. Le décalage entre cette réalité de terrain et les indicateurs officiels nous a conduit à réfléchir à la construction d'un indice qui pourrait mieux décrire ces tendances. [...] Qu'on le veuille ou non, les chiffres façonnent notre représentation des problèmes sociaux. »

Le RAI a donc compulsé un grand nombre de statistiques existantes dans six domaines : emploi et conditions de travail, revenus et pauvreté, santé, éducation, logement, justice (2). Chacun des indicateurs retenus a reçu une pondération proportionnelle à l'importance que le réseau lui accorde. Beaucoup sont déjà des chiffres relatifs, par exemple les rapports de salaires hommes/femmes ou les différences d'espérance de vie cadres/ouvriers. « Il s'agit d'additionner des choux et des carottes », reconnaît Alternatives économiques, en l'occurrence plutôt des titulaires des minima sociaux et des lauréats du baccalauréat, des contributeurs à l'impôt sur la fortune et des détenus en attente de jugement. « La démarche comporte une part importante d'appréciation subjective », ajoute-t-il, mais « ni plus ni moins qu'avec les indicateurs classiques ».

Le Réseau d'alerte sur les inégalités, en tout cas, se veut « modeste » et « ne prétend pas épuiser le sujet ». Sa préoccupation rejoint les réflexions de certains économistes ou d'un rapport remis récemment par Patrick Viveret au secrétariat d'Etat à l'économie solidaire (3).

En tout cas l'évolution du BIP 40, reconstituée depuis 1982, ne bouleverse pas ce que l'on savait de la pauvreté et des inégalités. L'indice grimpe rapidement à partir de 1983, monte moins vite entre 1987 et 1992, repart à la hausse de 1993 à 1998, reste étale en 1999 et baisse légèrement en 2000. Au total, il était à 3,6 (sur 10) en 1983, et à 5,9 au tournant du millénaire.

Notes

(1)  N° 202 - Avril 2002 - En vente en kiosque - 3,50  €.

(2)  Pour en savoir plus sur la composition de l'indice, consulter www.cerc-association.org.

(3)  Voir ASH n° 2253 du 8-03-02.

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