Après 16 années d'existence - et une grave crise survenue en 1996 désormais surmontée -, ARCAT-sida a changé de nom pour devenir ARCAT :Association de recherche, de communication et d'action pour l'accès aux traitements (1). Rendue publique le 28 mars, cette modification des statuts témoigne du souci d'en finir avec une appellation vécue comme stigmatisante par les usagers. Elle traduit aussi la réalité d'un accueil des malades touchés par des co-infections - à qui ARCAT propose une prise en charge globale -, mais aussi par d'autres affections chroniques (comme l'hépatite C). Avec une ouverture particulière aux personnes « dont la situation de précarité freine la conception d'un projet de vie personnel conduisant à se soigner ».
Tout en faisant fonctionner ses deux centres d'accueil et d'accompagnement parisiens, l'association mûrit un projet d'hébergement d'urgence participant au dispositif des appartements de coordination thérapeutique, éventuellement couplé à une résidence sociale pour les malades. « Il s'agit d'aider des personnes souffrant de troubles psychologiques dans l'observance de traitements lourds, ce qui est un vrai problème aujourd'hui », précise Jean-Marie Faucher, directeur général. Plus globalement, l'association veut devenir « un sas » entre les malades en situation d'exclusion et les dispositifs communs d'accès aux droits et aux soins.
ARCAT développe aussi la prévention auprès des populations qui ont besoin d'une médiation particulière, comme les migrants, en poursuivant la formation de « référents communautaires ». Elle propose également des modules de formation aux professionnels du secteur sanitaire et aux travailleurs sociaux.
Fidèle à ses vocations d'origine, l'association continue de soutenir la recherche médicale et surtout sociale - avec un accent mis sur l'étude des comportements des personnes en situation d'échec - et la diffusion de l'information. Son site Internet vient ainsi de rendre accessible le répertoire national des essais thérapeutiques dans le domaine du sida et se propose d'élargir la rubrique à d'autres maladies. Avec l'ambition de rééquilibrer la relation médecin-malade que concrétise aussi le changement de titre de son mensuel, désormais baptisé Journal de la démocratie sanitaire.
« Tout cela avec un budget inférieur à 2 millions d'euros (alimenté à 65 % par des subventions publiques) qu'il faut entièrement rebâtir chaque année, sans visibilité d'un exercice à l'autre », souligne au passage Jean-Marie Faucher.
(1) ARCAT : 94/102, rue de Buzenval - 75020 Paris - Tél. 01 44 93 29 08 -