Le Syndicat national des associations pour la sauvegarde de l'enfant à l'adulte (Snasea) (1) aura bientôt vécu. Sans disparaître puisqu'il se transforme - en gardant le même sigle mais avec un nom qui reste à définir. Les nouveaux statuts précisent que ces associations se retrouvent pour affirmer « la place et la dignité des personnes », soutenir « une citoyenneté active », promouvoir une « économie de solidarité » et développer résolument une « capacité d'expérimentation » dans l'ensemble du champ social.
Cette modification des statuts était à l'ordre du jour de l'assemblée générale extraordinaire convoquée le 2 avril. Le principe en est acquis puisque les « pour » ont totalisé 90 % des suffrages exprimés. Toutefois, faute de quorum, la décision est formellement reportée à une autre assemblée, ordinaire, qui devrait se réunir le 3 mai. Cette évolution juridique ne fait qu'entériner une ouverture très largement entrée dans les faits depuis 1995, précise le directeur général, Didier Tronche. Les associations de sauvegarde (dont le nombre est limité à une par département) ne représentent déjà plus que 20 % de l'effectif. De nombreuses associations de handicapés et de médiation familiale les ont rejointes. Des pourparlers sont aussi en bonne voie avec l'Union nationale des associations familiales. Au 31 décembre 2001, le Snasea regroupait 585 associations, pour un total de 1 799 structures employant 60 000 salariés (équivalents temps plein). Soit 6 % de plus en un an et un doublement en dix ans.
Cette dynamique augmente à proportion le souci principal du Snasea : la gestion des emplois et des compétences. « Le flux de renouvellement des effectifs s'établit en année normale à 9 %, explique le président, Michel Ridou. La pyramide des âges est telle qu'en 2003, le rythme va passer à 15,6 % par an, puis à 18 % à partir de 2007. » Ce renouvellement important lié aux départs à la retraite s'ajoute aux difficultés d'embauche déjà constatées pour les emplois créés par la réduction du temps de travail et par l'ouverture de nouveaux établissements. Le Snasea attend donc avec impatience la publication du rapport final du Contrat d'études prospectives de la branche, prévue pour la fin avril. « L'augmentation des effectifs en formation initiale promise pour la prochaine rentrée intervient bien tard, et elle ne sera pas suffisante pour répondre aux besoins », estime Didier Tronche, qui espère que les pouvoirs publics accepteront de discuter rapidement d'un engagement de développement de la formation continue.
Le Snasea se soucie aussi fortement du renouvellement des bénévoles gestionnaires des associations, dans un secteur où l'engagement s'accompagne de grosses responsabilités. Un plan de formation est en cours, là aussi. « A nous de rendre notre militantisme engageant et contagieux », ajoute Michel Ridou.
(1) Snasea : 27/29, av. Parmentier - BP 54 - 75521 Paris cedex 11 - Tél. 01 43 14 89 00.