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Première photo de groupe pour la branche de l'animation

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8 % d'emplois à temps partiel et 59 % de contrats à durée déterminée (CDD)  : la réalité d'un secteur « où la saisonnalité et la précarité sont des données fondamentales » apparaît sans détour dans la première enquête commandée par la commission paritaire nationale emploi-formation de la branche animation (1). Réunissant « des organismes privés sans but lucratif développant des activités d'intérêt social dans les domaines culturel, éducatif, de loisir et de plein air », le secteur a des contours encore assez mal connus. Ce qui a motivé la commission paritaire à lancer  (en 2000) un observatoire des métiers de l'animation (2) et cette enquête auprès de la totalité des 7 655 entités relevant du champ de la convention collective, identifiées par leur cotisation à Uniformation. Le taux de réponse de 30 %, reflétant bien la répartition des effectifs par région et par taille d'établissement, a été jugé représentatif.

60 000 équivalents temps plein

Première précision : l'effectif total du secteur, tous statuts confondus, est évalué entre 300 000 et 350 000 salariés. Mais de 150 000 à 200 000 sont des personnels pédagogiques occasionnels des centres de loisirs et de vacances (relevant de « l'annexe II », dans le jargon de la branche), et ils ont échappé à cette étude qui porte sur les présents au 31 décembre 2000. Restent donc 150 000 personnes : un « noyau dur » de 100 000 emplois permanents, plus 50 000 intervenants occasionnels ou intermittents. Qui, tous ensemble, ne représentent que 60 000 équivalents temps plein. La grande caractéristique du secteur est en effet la faible proportion d'emplois à temps complet (32 %) et de contrats de travail à durée indéterminée (41 %). Même les salariés à plein temps sont, pour moitié, sous le régime du CDD, comme 60 % des temps partiels.

Autre particularité : l'importance de l'emploi féminin. Bon nombre de femmes occupant des postes administratifs, elles sont majoritaires parmi les temps complets (55 %) et en CDI (59 %), en moindre proportion toutefois que dans l'effectif total (62 %).

« On le savait déjà, mais l'enquête le confirme »  : la branche est grande consommatrice d'emplois aidés. Près de deux entreprises sur trois y font appel, pour un total proche de 13 % des postes. Parmi eux, 54 % d'emplois-jeunes (deux tiers sur des postes d'animateurs).

Le secteur dénombre 23 métiers et trois « familles »  : l'animation proprement dite (qui totalise les trois quarts des postes), l'administration et la technique. Un tiers seulement des salariés de la première « famille » sont titulaires de l'un des titres ou diplômes de l'animation et 12 %des administratifs.

Du côté des employeurs, les petites et très petites entreprises dominent très largement : deux sur trois emploient moins de dix salariés. On en compte même 45 % qui n'emploient que un à cinq salariés, pour un total de 7 % de l'effectif. A l'opposé, les entreprises de plus de 50 salariés, qui ne représentent que 5 %des employeurs, offrent 60 % des postes permanents. « De quoi s'interroger sur les modes de représentation des salariés, commente Robert Baron, président de la commission paritaire. Même avec des délégués du personnel élus, comme c'est déjà le cas, à partir de six salariés, la moitié des entreprises restent sans structure de dialogue social. »

Une grande diversité d'activités

En moyenne, les entreprises déclarent plus de cinq activités différentes, les plus citées étant la culture et l'éducation (dans 19 % des cas), les activités physiques et sportives (11 %), les interventions sur le territoire (10 %), les activités scolaires et périscolaires (9 %) et le développement de la vie associative (8 %). « De nouveaux secteurs d'activité s'affirment, comme l'environnement ou l'insertion sociale, note Jean Roger, le vice-président de la commission paritaire. D'autres prennent une place accrue, comme celui des enseignements artistiques et culturels ou le sport. Cette enquête précise beaucoup de choses dans des domaines où il fallait se contenter d'approximations. »

Elle sera donc renouvelée tous les deux ans. Des études intermédiaires porteront sur des points précis, par exemple sur la pyramide des âges ou les niveaux de formation. Autant d'informations indispensables, en effet, à une branche qui s'est fixé pour objectif « de professionnaliser ses activités et de mettre en place une véritable filière de formation professionnelle ». Et qui seront utiles à ses partenaires, les pouvoirs publics notamment.

Notes

(1)  CPNEF animation : 43, boulevard Diderot - 75012 Paris.

(2)  De son côté, le ministère de la Jeunesse et des Sports vient de créer un autre Observatoire national des métiers de l'animation et du sport : voir ce numéro.

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