A l'invitation du Collectif pour le droit d'asile (1), 500 personnes représentant une centaine d'associations et une cinquantaine de départements se sont réunies à Paris, le 23 mars, pour demander à nouveau avec force (2), et « quelle que soit l'issue des prochaines consultations électorales, une réforme globale de la politique d'asile ». Cette réforme doit être engagée rapidement et « accompagner le processus d'élaboration des normes communautaires » actuellement en cours de discussion au plan européen.
L'appel rendu public à la fin de la réunion propose à cet effet la mise en place « très rapide » d'une « convention nationale » qui devrait réunir, outre les représentants de l'administration, des parlementaires, les organisations non gouvernementales impliquées, les organisations professionnelles des acteurs du dispositif et les représentants des instances internationales.
Dans l'immédiat, les associations demandent aussi que des dispositions soient prises pour mettre fin aux problèmes les plus criants des demandeurs d'asile. Il s'agit notamment d'améliorer l'accès aux procédures « par le simple respect des textes en vigueur » et de réduire les délais d'attente insupportables en augmentant les effectifs des personnels d'accueil et en admettant au séjour les demandeurs dès la première présentation. Le collectif plaide également pour l'augmentation rapide des capacités des centres d'accueil et pour un égal accès à l'accompagnement social et juridique des personnes qui choisissent une solution individuelle. Reste à fournir « les moyens de vivre dignement » à chaque demandeur, par une réévaluation de l'allocation (actuellement de 280 €) au niveau du RMI, son attribution pendant toute la durée de la procédure (au lieu de un an), et par un accès au travail et à la formation professionnelle.
La France n'est qu'au dixième rang en Europe pour le nombre de demandeurs d'asile (rapporté à sa population), très loin derrière l'Autriche, la Suisse ou la Suède. « Elle n'accueille qu'un nombre infime de demandeurs à l'échelle des déplacements mondiaux », rappelle la coordination qui demande comment nous pourrons « continuer à nous revendiquer comme défenseurs des libertés fondamentales » si notre politique d'asile « marque un recul par rapport à nos principes républicains et à nos engagements internationaux. »
(1) CDA : c/o Cimade - 176, rue de Grenelle - 75007 Paris - Tél. 01 44 18 60 50.
(2) Voir ASH n° 2235 du 2-11-01.