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Cheval pour tous : questions autour d'un dérapage

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La justice est passée. Le 14 mars, François Supéri, l'ancien directeur de l'association Cheval pour tous, a été condamné par la cour d'assises du Haut- Rhin à 12 ans de réclusion criminelle pour avoir abusé sexuellement, entre 1992 et 1996, de sept des anciens pensionnaires de cette structure, des adolescents en grande difficulté. Une peine assortie d'une injonction de soins de cinq années, qui, s'il ne s'y soumettait pas, pourrait se transformer en cinq années supplémentaires de détention. Il lui est, en outre, interdit définitivement d'exercer une activité dans tout établissement ou institution sociale accueillant des mineurs.

Au-delà du fait divers, ce procès a été l'occasion de soulever la question de l'accueil des adolescents particulièrement destructurés. Et du développement des réponses alternatives pour pallier le manque de structures officielles pour ces jeunes, rejetés de toute part. Certains témoins, parmi lesquels Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny (Seine-Saint-Denis) et ancien conseiller technique de Cheval pour tous, ont mis en doute la capacité des professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) à prendre en charge un tel public. « Il faut savoir ce que c'est que de vivre avec ces enfants 24 heures sur 24. Le type cartésien sorti d'une école spécialisée n'est pas forcément celui qu'il faut mettre en face de ce genre de gamins [...]. Notre appareil d'éducation spécialisée n'était pas prêt à prendre en charge dans les institutions existantes une concentration de cas aussi difficiles », a-t-il déclaré (1).

Ce qui n'a pas manqué de faire réagir le Syndicat national des personnels de l'éducation surveillée (SNPES) -PJJ- FSU (2). « Plutôt que [...] de dénoncer la pauvreté réelle des solutions éducatives existant aujourd'hui en France, on préfère mettre en cause les personnels travaillant dans le secteur éducatif en opposant deux images caricaturales : celle du fonctionnaire apeuré par la violence des jeunes et accroché à ses 35 heures et celle de l'homme de terrain dévoué corps et âme et à la personnalité charismatique lui permettant de s'affranchir d'un professionnalisme presque devenu ringard », déplore le syndicat. Qui précise que « la réalité du travail d'éducation auprès de ces jeunes, ce sont des milliers de travailleurs de l'ombre qui font preuve d'un véritable professionnalisme s'articulant autour d'un investissement personnel et de la nécessaire distance que permet la formation, et qui sont bien au côté des mineurs dont ils ont la charge 24 heures sur 24 ».

Notes

(1)  Le Monde du 9-03-02.

(2)  SNPES-PJJ-FSU : 54, rue de l'Arbre-Sec - 75001 Paris - Tél. 01 42 60 11 49.

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