« La France se caractérise par un grand éclatement des dispositifs de protection des mineurs. Ils n'ont pas de cohérence selon les supports concernés : cinéma, vidéo, télévision, jeux vidéo, presse, internet. » C'est sur cette base que le Collectif interassociatif enfance et médias propose, dans un rapport intermédiaire sur l'environnement médiatique des jeunes de 0 à 18 ans : que transmettons-nous à nos enfants ?, remis le 12 mars à Ségolène Royal, plusieurs mesures. Il en est ainsi de celle prohibant la location et l'achat de films interdits aux moins de 12 ou 16 ans à des enfants respectivement âgés de moins de 12 et 16 ans. Le collectif préconise, dans le même ordre d'idées, de proscrire l'accès à des films interdits aux moins de 16 ou 18 ans via les distributeurs automatiques de cassettes vidéo qui ne peuvent vérifier l'âge des clients.
Toujours en vue de rendre effectif et cohérent le contrôle de l'accès des mineurs aux médias, le rapport souhaite renforcer la responsabilité pénale des adultes qui laissent un mineur accéder à du matériel pornographique et instaurer le décryptage volontaire de tous les programmes classés X ou extrêmement violents. Il s'agirait de dispositifs techniques permettant de crypter uniquement ces programmes auxquels les foyers abonnés n'auraient accès qu'après avoir saisi un code personnel.
Le collectif insiste également sur l'éducation aux médias, notamment en direction des familles et des centres d'accueil des jeunes (éducation spécialisée, protection judiciaire de la jeunesse, aide sociale à l'enfance, protection maternelle et infantile). A cette fin, il propose la mise au point de campagnes audiovisuelles de sensibilisation des parents et de formation des adultes au contact de jeunes dans des situations extra-scolaires (psychologues, assistantes maternelles...).
Enfin, il est demandé la création d'une structure indépendante qui interpellerait les médias et les instances de régulation des programmes.
Autant de recommandations qui ont reçu un écho favorable auprès de la ministre déléguée à la famille, à l'enfance et aux personnes handicapées. Qui, en la matière, ne craint pas « d'être ringardisée ».