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« Faire entendre la voix du service social de la protection judiciaire de la jeunesse »

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Créée il y a un an, l'Association nationale des assistants et conseillers techniques de service social de la protection judiciaire de la jeunesse  (ANAC-PJJ)   (1) souhaite défendre la spécificité de ces professionnels au sein d'une institution qui peine à entendre leur voix. Explications avec Bernadette Raybaud, conseillère technique à la direction régionale de la PJJ de Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Corse et l'une des fondatrices de l'association.
Pourquoi avoir créé cette association ?

Le personnel de service social a du mal à faire entendre sa voix. Nous sommes très minoritaires à la PJJ : environ 230, face à plusieurs milliers d'éducateurs. En outre, à la suite du rétrécissement du champ de l'hébergement, l'arrivée massive des éducateurs en milieu ouvert, terrain traditionnel et privilégié d'intervention des assistants de service social, a peu à peu entraîné des difficultés pour distinguer les rôles de ces deux corps, dont les métiers sont proches. Nous craignons de disparaître... Depuis plusieurs années, nous demandons à l'administration centrale de préciser ce qu'elle attend de nous. Dans ses interventions, comme dans les textes officiels de la PJJ, il est rarement question des assistants de service social. Il n'existe par exemple pas de fiches de poste. Les choses bougent, cependant, puisqu'une note de la direction de la PJJ devrait être diffusée très bientôt sur leur rôle et leur place. C'est le fruit d'une demande convergente de clarification des personnels de service social et des directeurs qui les comptent dans leurs équipes. Nous considérons notre association comme un moyen de pression supplémentaire. Elle devrait aussi nous permettre d'avoir une vision nationale, car il n'existe actuellement que des rencontres régionales des personnels de service social de la protection judiciaire de la jeunesse. L'ANAC-PJJ a lancé une enquête parmi sa cinquantaine d'adhérents, afin de cerner la diversité de leurs pratiques. Une étude nationale a été faite il y a cinq ans, mais n'a jamais été diffusée.

Quel rôle revendiquez-vous pour les personnels de service social ?

Nous considérons que l'intérêt des mineurs et de leurs familles, la complexité et la gravité des situations exigent de ne pas se cantonner dans une intervention professionnelle unique et nécessitent la généralisation d'une approche interdisciplinaire : assistant de service social, éducateur, psychologue... Dans l'administration pénitentiaire, une autre branche du ministère de la Justice, on ne parle plus ni d' « assistants de service social » ni d' « éducateurs », mais, globalement, de « personnels d'insertion et de probation ». Nous, nous n'avons pas envie de devenir des « socio-éducatifs ». Nous voulons être des personnels de service social - un métier spécifique, réglementé, pourvu de règles déontologiques -, intervenant auprès des jeunes et des familles aux côtés de collègues de professions différentes.

Ce n'est donc pas le cas actuellement…

Les assistantes de service social sont parfois considérées dans les centres d'action éducative comme des éducateurs. Les directeurs leur attribuent de la même façon des suivis de mesures pénales : liberté surveillée préjudicielle, travail d'intérêt général, sursis avec mise à l'épreuve, etc. Certaines collègues peuvent être tentées -et d'autant plus si elles sont isolées au sein d'une équipe -, de renoncer à se battre pour la spécificité de leur métier. Nous ne voulons pas de cela et nous devons réagir. En fait, cette question de la spécificité se pose depuis que l'enfance en danger est entrée dans le champ de compétences des conseils généraux et que la protection judiciaire de la jeunesse a recentré ses missions sur les préadolescents et les adolescents. Le nombre de mesures civiles, que suivaient les personnels de service social, a chuté et le nombre de dossiers de délinquants a augmenté. Clairement, nous ne sommes pas là pour ce suivi pénal. Propos recueillis par Céline Gargoly

Notes

(1)  ANAC-PJJ : 9, rue de l'Aficion - 34740 Vendargues - Tél. 06 08 84 05 67 ou 06 12 97 64 45.

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