La possibilité de prescrire la méthadone, dans le cadre de l'initialisation d'un traitement de substitution pour les toxicomanes dépendants majeurs à un produit opiacé, est étendue aux médecins qui exercent en établissement de santé. Elle était jusqu'alors réservée aux médecins des centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST).
Cette évolution, explique une circulaire des services du ministère de la Santé, a pour objectif de créer les conditions permettant de rendre la méthadone plus accessible et de toucher des personnes qui ne fréquentent pas les CSST. Il s'agit de diversifier les lieux et les situations dans lesquels peut être entrepris, dans le cadre d'un suivi médico-psycho-social adapté, un traitement de substitution.
La méthadone pourra notamment être prescrite à l'occasion d'une hospitalisation pour suivi obstétrical, soins psychiatriques, pathologies somatiques graves de type infectieux, traumatologie et soins de suite ou lors d'une consultation en ambulatoire. De même, l'initialisation d'un traitement de substitution par les médecins des unités de consultation et de soins ambulatoires, des services médico-psychologiques régionaux et des secteurs de psychiatrie « doit permettre de résoudre certaines difficultés spécifiques qui se posent en milieu pénitentiaire ».
Dans tous les cas, « les modalités concrètes de relais à l'issue de la prise en charge en établissement de santé ou en établissement pénitentiaire, à l'issue de la détention, soit vers un centre spécialisé, soit vers un médecin de ville, devront être systématiquement examinées, avec le patient, dès l'indication de la prescription ». Cette dernière, insiste la circulaire, « s'intègre nécessairement dans le dispositif général d'accueil, de prise en charge et d'orientation des personnes toxicomanes au sein de l'établissement de santé ». L'occasion de rappeler le rôle, au sein des établissements hospitaliers, des équipes de liaison et de soins en addictologie (1).
(1) Voir ASH n° 2181 du 22-09-00,10.