Lionel Jospin, en déplacement le 5 mars à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), a présenté trois axes pour franchir « de nouvelles étapes » en matière de politique familiale : « mieux concilier vie professionnelle et vie de famille », « responsabiliser les familles », « renforcer le pacte entre les générations ». S'inspirant de projets déjà annoncés par Ségolène Royal, le candidat a proposé l'instauration d'un chèque-enfance (sur le modèle du chèque-vacances) pour payer les frais de crèches, de jardins d'enfants ou d'assistance maternelle et la création de 1 000 internats familiaux de proximité. « Des petites structures qui pourraient accueillir des jeunes de 9 à 14 ans à proximité du domicile familial ». Il a également évoqué la mise en place d'un plan national pour les métiers de services aux personnes (à domicile ou en institution) et préconisé « une conférence nationale des âges » sur le modèle de la conférence de la famille. Enfin, Lionel Jospin veut réformer la prescription des crimes et délits commis sur enfant. Il s'agirait de faire partir le délai de prescription à compter du jour où le délit a été révélé et de rendre imprescriptibles les crimes.
Noël Mamère, le candidat des Verts, a rendu public, le 4 mars, ses 160 propositions réunies dans un document, « Choisir sa vie ». Rappelant son refus catégorique de remettre en cause l'ordonnance de 1945 sur les mineurs, il promet « un plan d'urgence pour la prévention » avec l'embauche de 10 000 éducateurs spécialisés et la création d'un corps de régulateurs sociaux pour assurer la médiation et l'accompagnement des jeunes en difficulté. Il propose également un revenu d'autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans, un droit de tirage de 60 mois de formation professionnelle qualifiante rémunérée pour chaque citoyen, dès 18 ans, et la légalisation contrôlée du cannabis. Pour lutter contre la précarité, il s'engage à créer un revenu minimum garanti pour tous et à relever les minima sociaux à 80 % du SMIC. Autres mesures : une loi de programmation sur la ville (20 milliards d'euros sur dix ans) pour réhabiliter les quartiers sensibles, la création de 100 000 logements pour les SDF et la mise en place d'un « véritable » droit d'asile. Les associations ne sont pas non plus oubliées puisque le candidat promet une loi-cadre de programmation des associations d'éducation populaire reconnaissant leur utilité économique et sociale.