Légère amélioration du niveau de vie des pauvres ?

Alors qu'entre 1996 et 2000, le taux de pauvreté est resté globalement stable, l'Institut national de la statistique et des études économiques  (INSEE) détecte un léger frémissement en 2001. Les enquêtes permanentes sur le niveau de vie enregistrent une baisse du taux de pauvreté qui passe de 10,6 à 9,7 %. Soit une diminution de 0,9 % « tout juste significative », précisent les experts, car « l'intervalle de confiance » de leurs statistiques se situe à + ou - 1 %. N'empêche, les indicateurs évoluent tous dans le même sens, que l'on situe le seuil de pauvreté à 50 % en dessous du niveau de vie médian, comme ci-dessus, ou bien à 40 ou à 60 %. Surtout, ce mouvement contraste avec la grande stabilité des années antérieures. Le niveau de vie des ménages pauvres a donc progressé un peu plus vite que celui du ménage médian. En francs courants, le seuil de pauvreté est passé de 3 060 F (466,49  €) à 3 520 F (536,62 €) entre 1996 et 2001. Inflation déduite, le pouvoir d'achat du seuil de pauvreté a augmenté de 1,7 % par an sur les cinq ans (1).

Depuis 1996, l'INSEE complète ses évaluations monétaires de la pauvreté par une batterie de 28 indicateurs de conditions de vie, qui permettent de mieux appréhender les difficultés des ménages (2). C'est ainsi qu'il apparaît que 11 % des ménages n'ont pas les moyens de maintenir leur habitat à bonne température, 9 % vivent dans un logement surpeuplé, 5 % ont des difficultés à payer à temps leurs factures de gaz, d'électricité, d'eau ou de téléphone et 2 % leurs loyer et charges, 8 % n'ont pas de quoi s'acheter des vêtements neufs, 5 % ne possèdent pas deux paires de chaussures par adulte, 8 % ont très souvent recours au découvert bancaire, 27 % ne disposent d'aucune épargne et 30 % n'ont pas de quoi s'offrir une semaine de vacances par an.

Ces données traduisent aussi une légère amélioration depuis 1996. 11,6 % des ménages éprouvent au moins huit difficultés, contre 13,1 % il y a cinq ans. L'INSEE note au passage que ce ne sont pas nécessairement les ménages qui disposent de faibles moyens financiers qui ont les conditions de vie les plus difficiles et inversement.