Une instruction interministérielle identifie les caractéristiques des chantiers de jeunes bénévoles qui les distinguent d'autres actions éducatrices. Elle remplace une précédente instruction de 1997 (1).
Pour mémoire, ces chantiers peuvent concerner des domaines aussi divers que le patrimoine architectural, l'environnement, la réhabilitation d'habitats ou de petits équipements socio-éducatifs, sportifs ou sociaux. Ce sont des « lieux d'échanges privilégiés entre des jeunes, adolescents ou adultes, d'horizons variés, français et étrangers, issus de milieu rural ou urbain et d'origines sociale et culturelle différentes ». Ce « brassage de publics diversifiés » doit effectivement être « réalisé dans toute la mesure du possible », souligne l'instruction. Etant précisé que la démarche doit « rester largement ouverte aux adolescents, jeunes ou adultes de 16 à 25 ans relevant des dispositifs de prévention, d'éducation spécialisée, ou inscrits dans des dispositifs d'insertion, dans la mesure où ils adhèrent au projet ».
Il est par ailleurs rappelé que le chantier doit nécessairement être mis en œuvre autour d'un projet pédagogique comportant à la fois une dimension éducative (à ce titre, les activités d'animation auront toujours « comme objectif la formation des individus et ne pourront en aucun cas être réduites à des activités de consommation » ) et technique.
S'il peut être demandé aux bénévoles une participation aux frais d'adhésion, d'inscription, de transport, d'hébergement et de nourriture, les difficultés pécuniaires ne doivent pas être un obstacle à l'accueil des jeunes volontaires, prévient l'instruction. Laquelle insiste donc pour que toutes les mesures d'accompagnement social et d'aide financière (aide financière individualisée, caisse d'allocations familiales, fonds d'aide aux jeunes, aide sociale à l'enfance...) soient recherchées.
Est ensuite détaillé le financement du dispositif par les différents partenaires : ministère de la Culture et de la Communication, ministère de la Jeunesse et des Sports, ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, ministère de l'Emploi et de la Solidarité. L'action menée par ce dernier se situe dans une perspective de prévention de l'inadaptation sociale et de lutte contre les exclusions. Il s'agit notamment « de donner confiance aux jeunes et de développer leur capacité à établir des liens sociaux, de les amener à intégrer les règles de la vie collective, de leur permettre d'être reconnus et valorisés en leur donnant l'occasion de prouver leur utilité sociale, de favoriser l'acquisition de savoir-faire offrant aux jeunes des ouvertures sur des formations ou débouchés professionnels ». Aussi les signataires de l'instruction jugent-ils « particulièrement souhaitable que les jeunes soient associés à l'élaboration et au montage des projets et qu'il y ait suffisamment d'échanges d'informations et de rencontres, préalables au démarrage du chantier, entre les travailleurs sociaux qui connaissent les jeunes et les associations de chantier ».
(1) Voir ASH n° 2053 du 9-01-98.