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Le CERC trace quatre pistes pour lutter contre les inégalités

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Sous un titre qui peut porter à confusion car il n'y est quasiment pas question de la monnaie unique, le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC) a choisi de balayer, dans son deuxième rapport, l'ensemble de son champ d'intervention, dans une synthèse qui rassemble des éléments d'information déjà disponibles par ailleurs, mais de manière éparse (1). Même s'il ne dispose pas de toutes les études qualitatives qu'il souhaiterait, le conseil a voulu réaliser un état des lieux en 2000 et éclairer les évolutions récentes en les mettant en perspective par rapport aux 15 dernières années du siècle. En France, pour l'essentiel, parfois par rapport à tel ou tel voisin européen.

En présentant ce texte, le président du CERC, Jacques Delors, a insisté sur les « quatre impératifs » à mettre en œuvre pour favoriser l'emploi, facteur essentiel de cohésion sociale et de réduction des inégalités. Il s'agit d'abord d'ouvrir l'accès à l'emploi à un nombre croissant de personnes, notamment aux plus de 50 ans, aujourd'hui trop souvent exclus de fait du marché du travail. Selon lui, « il convient de remettre en cause la longue habitude des préretraites » et de consacrer un programme adapté aux travailleurs de plus de 50 ans (2). Autre « impératif »  : la pratique de politiques d'emploi plus actives, incluant un accompagnement personnalisé systématique des personnes en difficulté. Le texte pointe à cet égard le traitement du dispositif du revenu minimum d'insertion dont « la gestion ressort davantage des travailleurs sociaux que des services de l'emploi ». Hormis les « cas de profonde désinsertion sociale » pour lesquels une exception semble justifiée, le CERC regrette que seuls 40 % des allocataires signent un contrat d'insertion comme l'a relevé une récente étude de l'INSEE (3). Il préférerait qu'une fraction plus large des chômeurs soit « prise en charge par les dispositifs d'indemnisation du chômage et gérée par un dispositif comparable à celui qui se met en place avec le plan d'aide au retour à l'emploi ». Ce qui permettrait aussi de mieux traiter par ailleurs « ceux des allocataires qui ne peuvent pas directement se réinsérer par le travail ».

Le rapport propose également de s'attaquer de front à l'échec scolaire, qui laisse systématiquement de côté 8 % de chaque classe d'âge. Une « deuxième chance » doit être donnée à ces jeunes, mais dans un autre contexte et avec d'autres critères de validation que ceux du système scolaire, ce qui suppose un gros travail d'ingénierie de suivi personnel et de formation. Enfin, le conseil propose d' « amorcer la mise en place » de l'éducation tout au long de la vie, qu'il ne suffit pas d' « évoquer à tort et à travers ».

Quant à la confusion qui règne dans le partage des responsabilités entre l'Etat et les partenaires sociaux, le rapport recommande « d'ouvrir à nouveau le chantier de la concertation sociale ». Il souligne que la baisse des charges sur les bas salaires ne peut guère aller plus loin, sauf à envisager un financement partiel des retraites par l'impôt. Il renvoie aussi à la société la question du « degré souhaitable ou acceptable de disparités ou d'inégalités dans la répartition des revenus ».

Notes

(1)  La longue route vers l'euro. Croissance, emploi, revenus, 1985-2000 - Rapport n° 2 du CERC - Février 2002 - A paraître à La Documentation française vers le 10 mars - 11  € - Disponible sur www.ladocfrancaise.fr.

(2)  Un vœu partagé notamment par le Conseil économique et social - Voir ASH n° 2234 du 26-10-01.

(3)  Voir ASH n° 2246 du 18-01-02.

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