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Dérives sectaires dans le champ sanitaire et médico-social

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« Signe de la vigilance civique de l'opinion à l'égard du sectarisme et des mesures prises par les pouvoirs publics, le prosélytisme sectaire semble continuer à marquer le pas en France. » Le rapport 2001 de la mission interministérielle de lutte contre les sectes  (MILS)   (1) s'ouvre sur une note optimiste. Le nombre de 500 000 personnes concernées en France par les différents mouvements sectaires, parmi lesquelles 400 000  « prosélytes actifs », « n'a pas sensiblement évolué depuis 20 ans ».

A 80 % les activités des mouvements sectaires se situent dans « deux domaines encore insuffisamment encadrés par la loi ou la réglementation :la formation continue et les pseudothérapies », relève une nouvelle fois la mission (2). Mais « en dehors de ces deux “zones d'activité prioritaire”, les sectes n'hésitent pas à profiter des malheurs du monde pour tenter d'imposer leurs solutions miracles », ajoute-t-elle. Ce qui a pu être vérifié cette année à l'étranger, par exemple aux Etats-Unis après les attentats de septembre, mais aussi en France, à la suite de l'explosion de l'usine AZF à Toulouse.

La MILS consacre cette année une étude particulière aux « dérives sectaires dans le champ sanitaire et médico- social », un terrain particulièrement propice au développement des sectes, qui se nourrissent de la souffrance physique et mentale. Le rapport évoque ainsi des « signalements alarmants » sur le risque sectaire en milieu hospitalier, par le biais notamment de tentatives de formation du personnel. Dans le domaine des soins palliatifs, « c'est essentiellement à l'entourage de la personne malade ou mourante que s'intéressent les organismes sectaires. Les proches affaiblis par le deuil sont considérés comme un vivier de recrutement potentiel par les sectes ». Vivier aussi que les victimes d'agressions, de catastrophes accidentelles, de violences sexuelles. « Des pratiques professionnelles s'inspirant de la scientologie ou voisinant avec ce mouvement ont été identifiées en matière d'accompagnement psychologique post-traumatique [...]. Le risque est perceptible dans des services hospitaliers, des cabinets de ville, dans l'offre de soins de structures médico- sociales. »

Le rapport met également en garde contre la confusion possible - et volontairement entretenue - entre la commission des citoyens pour les droits de l'Homme, émanant de l'Eglise de scientologie, et la très officielle Commission nationale consultative des droits de l'Homme. La première, se présentant comme un organisme international de surveillance contre les atteintes aux droits de l'Homme dans le domaine de la santé mentale, a interrogé l'année dernière, par lettre recommandée, la majeure partie des services et établissements français gestionnaires de services de santé mentale. Elle leur a demandé de transmettre l'arrêté préfectoral les habilitant à recevoir des malades mentaux hospitalisés sans leur consentement, leur règlement intérieur, leurs budgets et leurs comptes administratifs... A noter que cette commission « diffuse largement par voie postale une publication intitulée “Psychiatrie - Violation des droits de l'Homme” », présentant cette discipline médicale « comme un danger majeur pour la société », relève la mission.

Notes

(1)  Lequel sera prochainement en ligne sur le site du Premier ministre : www.premier.ministre.gouv.fr/.

(2)  Voir ASH n° 2195 du 29-12-00. Sur la formation professionnelle, voir également l'interview d'Olivier de Labarthe, directeur du département recherche, études et développement de Promofaf, dans les ASH n° 2220 du 22-06-01.

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