Il était fondamental que l'équipe du CREAI ne baisse pas les bras. Ce qui n'était guère évident en raison des incertitudes sur son avenir et des questions lancinantes sur son intégrité et sa crédibilité avec la médiatisation de l'affaire des détournements de fonds. Grâce à une campagne d'information auprès de nos partenaires et au soutien d'acteurs institutionnels (DRASS, CROSS, Cramif...), nous avons pu poursuivre nos missions. Et aujourd'hui, c'est essentiel, malgré le transfert des activités, l'équipe technique est res- tée la même. Il n'y a eu qu'un licenciement et deux reclassements.
Le 31 janvier, en présence des partenaires qui nous ont soutenus, nous avons constitué le comité régional scientifique et technique. Et nous avons créé cinq groupes de travail, ouverts aux associations, établissements et professionnels d'Ile-de-France, qui représentent autant de priorités d'action. Ils portent sur : 1) l'évaluation de la qualité - dans le cadre de la loi rénovant l'action sociale et médico-sociale, il faut une structure régionale pour faire le lien entre l'auto-évaluation des établissements et l'évaluation externe ;2) les enfants souffrant de troubles de l'apprentissage, liés ou non à des troubles du comportement - un problème majeur en Ile-de-France ; 3) les conditions d'intervention des services (Sessad, services d'accompagnement à la vie sociale…) et leur adéquation aux besoins ; 4) la scolarisation des enfants handicapés ; 5) l'accompagnement des schémas départementaux et régionaux d'organisation sociale et médico-sociale.
L'accueil du département Ancreai Ile-de-France au Cedias correspond à une opportunité de structures. On aurait pu trouver un autre mode de résolution du problème et créer, par exemple, un groupement d'intérêt public. Mais sur le fond, ce qui est intéressant, c'est aussi le rapprochement de deux organisations nationales : le Cedias et l'Ancreai - qui a son siège désormais au Cedias. Deux associations qui ont une mission de recherche, de prospective, d'observation et d'évaluation sur les questions d'action sociale et de formation professionnelle. Et qui, dans la période actuelle de transformation de l'action sociale et des modes d'intervention, doivent chacune se repositionner.
Le Cedias doit prendre une dimension européenne, renouer avec ce qu'on appelle l'histoire ouvrière et sociale, resserrer son réseau avec les autres centres de documentation d'action sociale comme le centre technique national d'études et de recherches sur les handicaps et les inadaptations... Quant aux CREAI, ils ont à recentrer leurs missions sur l'évaluation des besoins, l'observation, et sur l'évaluation de la qualité du service rendu afin de répondre aux enjeux de la loi rénovant l'action sociale et médico-sociale. Car celle-ci représente un enjeu pour ces structures reconnues pour leurs compétences de conseil technique et d'animation régionale.
Des discussions sont en cours avec elle sur le sujet. Car une telle reconnaissance des CREAI suppose une redéfinition de leurs missions et de leurs moyens pour les rendre plus indépendants. Propos recueillis par Isabelle Sarazin
(1) Voir ASH n°2213 du 4-05-01.
(2) Parallèlement les activités de formation, gérées auparavant par l'ISIS-CREAI, ont été transférées à la fondation Institut de travail social et de recherches sociales de Montrouge.
(3) Cedias-Musée social : 5, rue Las-Cases - 75007 Paris - Tél. 01 45 51 66 10.