« Témoin au quotidien de la situation précaire et humiliante des anciens combattants marocains regroupés à Bordeaux », SOS Racisme Gironde (1) interpelle les élus sur le thème « Egaux seulement au front ? ». Les pensions des anciens combattants de l'armée française ressortissants d'Etats devenus indépendants sont, en effet, « cristallisées » au niveau atteint lors de la séparation de ces derniers d'avec la France et sans possibilité de réversion. Or, sur la plainte d'un ancien engagé sénégalais, le Conseil d'Etat a récemment préconisé un égal traitement des anciens combattants, français ou étrangers (2). Depuis, le ministère de l'Economie et des Finances tergiverse en jugeant « très coûteux » le simple alignement des pensions. La possibilité de trouver une égalité en termes de pouvoir d'achat, qui serait négociée avec les gouvernements concernés, a été évoquée. Cette « décristallisation partielle » reviendrait à établir « une nouvelle forme de discrimination fondée non plus sur la nationalité mais sur le lieu de résidence », proteste SOS Racisme. L'association demande que « Bercy cesse de jouer la montre », en soulignant qu'il ne reste plus que 85 000 survivants sur le million et demi d'anciens combattants que comptait l'empire colonial.
(1) SOS Racisme : 29, rue Bergeret - 33000 Bordeaux - Tél. 06 68 78 20 57.
(2) Voir ASH n° 2241 du 14-12-01.